Annales des Mines (1850, série 4, volume 17) [Image 117]

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FABRICATION I.)V COKE

nombreux et fréquents

,

est d'un emploi plus

économique. Le fait. d'une combustion plus facile et plus rapide me paraît lié avec la proportion des matières volatiles contenues dans les houilles et avec la nature des cendres. Plus il y a de matières volatiles plus le coke est combustible. Par une cuisson lente,

on peut rendre le coke très-dur, diminuer la rapidité de la combustion ; mais on ne lui enlève point entièrement cette propriété. L'influence des cendres est toujours nuisible car elles absorbent inutilement une certaine quantité de la chaleur développée. La quantité de chaleur qu'elles absorbent est évidemment proportionnelle à leur poids. Si cet inconvénient était le seul inhérent aux cendres, il pourrait y avoir économie à brûler des cokes sales, d'un prix inférieur, quoiqu'on en consommât davantage. Mais il n'en est pas ainsi. La cendre, quand elle est en grande

quantité et peu fusible, obstrue la grille et les tubes, et nuit au tirage. En même temps, elle couvre la surface du coke d'une couche blanche qui nuit au rayonnement de la chaleur et à la combustion. Son influence n'est point toujours aussi pernicieuse. Il arrive quelquefois que la cendre est légère, et qu'elle donne des mâchefers très-fusibles. La grille reste alors constamment dégagée et la combustion se fait

bien. Ainsi, on a brûlé pendant deux ou trois mois, au chemin du Nord, des cokes de Longterne, qui renfermaient en moyenne i o p. ioo à

12 p. Io de cendres, et qui cependant faisaient un bon service; tandis que des cokes de l'Agrappe , renfermant 9 a, io p. 1 oo , donnaient lieu à de ives-r-éclantations'. 'Cela tient à ce que les cendres des cokes de l'Agrappe sont infusibles, et qu'elles

POTJR LES LOCOMOTIVES.

produisent tous les effets dont j'ai parlé plus haut. Le coke est excellent quand il ne contient que 5 à 6 p. ion de cendres. Il est bon encore quand la

proportion atteint 8 p. 1 oo. Au delà, à 9 et 10 p. ioo, il devient d'un usage beaucoup moins avantageux, parce que l'obstruction de la grille et l'engorgement des tubes commencent. En résumé, les cendres sont toujours nuisibles. Leur influence est très-sensible lorsqu'elles sont in-

fusibles ; elle l'est beaucoup moins quand elles

donnent un mâchefer qui coule facilement; mais les barreaux de la grille sont alors corrodés rapidement. C'est par les cendres qu'elle laisse dans le coke par les principes volatils qu'elle dégage lors de la calcination , que la houille fait sentir l'influence

de sa nature sur la qualité du coke. Cette influence est réelle et ne doit pas être méconnue ; mais il ne faut pas l'exagérer non plus, et c'est l'excès dans lequel il me semble qu'on est tombé jusqu'ici. On a attribué à la nature de la houille 'des différences qui provenaient de la propreté; celle-ci joue un rôle très-important qu'on n'avait peut-être pas apprécié à sa juste valeur.

Des expériences que j'ai rapportées, ressortent clairement les faits suivants 10 Que plusieurs mines du bassin de Mons, notamment celle de l'Agrappe, fournissent des charbons d'une nature très-convenable pour la fabrication du coke;

2° Que la qualité de celui-ci croît avec la