Annales des Mines (1850, série 4, volume 17) [Image 98]

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FABRICATION DE COKE 194 munément sous le nom de gailleterie ; la deuxième,

de ce qui traversait le première grille sans traverser la seconde : c'est ce qu'on appelle le gailletin; la troisième, de ce qui avait traversé les deux grilles : ce qui constitue le fin. Il y avait quelques grosses pierres clans la gailleterie , qu'il était facile d'enlever à la main ; la houille était donc aussi pure qu'il était possible de

l'obtenir. Le gailletin renferme beaucoup de petites pierres dont une partie peut être enlevée à la main. Toutes les parties schisteuses et friables se con--

centrent dans le fin (i). Les charbons de deux fosses ont servi à cette

opération, et on a fabriqué 20 à 3o tonnes de coke avec la gailleterie de chacune d'elles, autant avec le gailletin, autant avec le fin. Quant aux deux autres fosses de l'Agrappe, on

a seulement pris le gros, qui nous représente la houille aussi propre qu'il est possible de l'obtenir dans des conditions pratiques, et on a fabriqué 3o tonnes de coke environ par fosse. On a trouvé

i° Que les cokes fabriqués avec le gros ou la gailleterie étaient très-bons et à très-peu près de même qualité; 2° Que le coke fabriqué avec le gailletin n'était pas d'un emploi avantageux sur les machines; 3° Que celui fabriqué avec le fin était encore in-

férieur au précédent; dans certains cas même, il (i) Dans le bassin de Mons, le fin est généralement très-sale, parce que les schistes mélangés à la houille sont plus friables que celle-ci et se réduisent plus facilement en poussière.

POUR us LOCOMOTIVES.

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était si sale,

ne pouvait pas compléteMent faire le service entre Paris et Compiègne. Les cokes fabriqués avec le tout-venant, c'està-dire avec la houille telle qu'elle sort de la fosse, présentèrent des résultats variables ; jamais ils ne furent trouvés aussi bons que ceux fabriqués avec la gailleterie; on essaya les cokes fabriqués avec les houilles de chaque fosse eu particulier ; cetix de

la fosse no 3, ainsi que je l'ai dit plus haut , firent

un bon service ; ceux des autres fosses leur étaient inférieurs. L'examen analytique des houilles et des cokes, la détermination de la quantité de cendres qu'ils renferment, viennent confirmer les déductions qui précèdent. D'une part, les cokes étaient essayés en grand

dans les locomotives du chemin du Nord pour permettre d'apprécier exactement leur qualité relative, en sorte qu'on pouvait dresser une échelle où ils étaient rangés suivant leur bouté ; d'autre part, les mêmes cokes furent essayés dans le labo: ratoire ; le résidu qu'ils laissaient, par la combustion, fut déterminé par de nombreuses expériences.

En formant une échelle où ces cokes sont

rangés d'après la quantité de résidu qu'ils laissent, on trouve que cette échelle est identique avec la première.

La qualité des cokes de l'Agrappe ,varie donc

dans le même sens que leur propreté. Si les cokes fabriqués avec le gailletin et le fin sont si inférieurs à ceux fabriqués avec le gros, c'est qu'ils contiennent beaucoup plus de cendres ; ces derniers n'en renferment que 5 à 5 1/2 p. loo , et ceux du fin jusqu'à 12 p. oo ; des cokes, qui