Annales des Mines (1849, série 4, volume 16) [Image 170]

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EliPEOTIDE D'ODERN.

On peut remarquer en effet que les granites, qui appartiennent aux roches dans lesquelles la structure cristalline est la plus développée, pré-. 3entent les plus grandes inégalités dans la teneur en silice de leurs minéraux constituants, puisqu'ils

contiennent de la silice libre ou du quartz as-

Gisement.

socié à des minéraux tels que le mica qui sont assez pauvres en silice. Il résulte des analyses précédentes et de ce qui a été dit sur la composition minéralogique de l'euphothide , que la teneur en silice de la masse de la roche sera le plus généralement inférieure à celle de son feldspath ; euphotide du mont Genèvre , dans laquelle Boulanger a trouvé pour la pâte une teneur en silice de 66,6 , appartenait donc, ainsi qu'il le fait observer lui-même, à un échantillon qui était anormal (t). Voltz a le premier signalé dans les Vosges l'eu-

photicle d'Oclern et depuis elle a été observée par M. E. de Beaumont près de Feileringen (g); lors de la réunion dans les Vosges, en 1847, la Société géologique a visité le gisement d'Odern , et M. Ed, Collomb , qui s'occupe avec beaucoup de zèle de la carte géologique du val SaintAmarin a reconnu l'euphotide sur différents points du bassin de la Thur. Au Thalhorn près d'Odern, au sommet du Dru-

mont sur la rive droite de la Thur ainsi qu'à

Steinlebach sur la rive gauche, elle est associée à de la serpentine, et il serait bien difficile de tracer une ligne de démarcation précise entre les deux roches. A l'entrée de la forêt de Geishausen , en (1) Annales des mines, 3° série, t. VIII, p. 163.

(2A,Explication de la carte géologique de France, t. I, p. 372.

DIORITE DU PONTJEAN.

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montant vers le sommet du ballon de Guebwiller, M. Ed. Collomb a trouvé l'euphotide isolée de la

serpentine, mais cette dernière roche se montre toutefois à une petite distance.

Dans les divers gisements qui viennent d'être signalés, l'euphotide forme des dykes peu étendus qui sortent du schiste de transition par lequel ils sont le plus généralement presque completement entourés; mais d'un côté cependant elle est en contact avec le granite. L'euphotidedu bassin de la Thur se trouve donc près de la ligne de contact ou à la limite du schiste de transition et du granite.

Diorite du Pont-Jean. Les minéraux constituants de la diorite du Pont-Jean sont essentiellement l'amphibole et un feldspath du sixième système : cette roche s'observe dans la vallée de la Moselle, au PontJean près de Saint-Nlaurice (Vosges), au pied du ballon d'Alsace et aux environs du Thillot, notamment près des anciennes mines.

L'amphibole y est très-abondante; elle se sépare souvent en lamelles ayant un centimètre de longueur : elle est quelquefois le minéral dominant de la diorite , et en tout cas elle en est le minéral

caractéristique ; c'est donc par son étude que je commencerai la description de la roche. Cette amphibole appartient à la variété dite actinote; elle est très-fibreuse, et elle a une trèsbelle couleur verte, qui ne tire pas sur le noir comme celle de l'amphibole hornblende qu'on trouve dans la plupart des diorites ; elle est plutôt en lamelles allongées qu'en cristaux nettement définis, mais elle a cependant bien la structure

Amphibole.