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De Moustiers le vendredi 16 fructidor

Citoyen et tendre ami,

Par ma dernière vous avez pu voir que débarrassé en partie de ma fièvre, je commence à reprendre mes occupations quoique depuis cette époque j'ai encore éprouvé quelques ressentiments et que l'usage de mes jambes ne me soit pas rendu (elles sont d'une faiblesse excessive) cependant j'ai profité de tous mes bon jours pour faire quelques excursions dans les environs ; mais le médecin qui a toute ma confiance jugeant que le changement d'air est indispensable, je vais, après avoir reconnu quelques points, me mettre en marche pour Genève. Je préfère cette ville. Elle est peu éloignée et je pourrai m'y mettre au fait des nouvelles découvertes. Je me recommande à votre bonté et à l'intérêt particulier que vous me témoignez pour trouver dans quinze jours à la poste restante ou chez le préfet des lettres de recommandations pour les savants que vous pouvez connaître en cette ville. Elève des