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De Transcription | Bibliothèque patrimoniale numérique Mines ParisTech
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Toulouse le 19 avril 1808


MonSieur et Respectable ami




Le malheur de le plus affreux qui put m'arriver vient de m'atteindre : à mon retour de l'Arriege, je n'ai plus retrouvé mon Pauvre père : il m'a été enlevé le 9 de ce mois à 6h. du matin. En passant, j'avais resté 24 heures avec lui, et j'en avais été comblé de caresses : hélas ! ce n'était que pour me rendre plus cruel le coup qui m'a frappé ; et pour me faire sentir toute l'horreur d'être à jamais privé de lui. Rien n'égalait la manière amicale dont on m'avait accueilli et prodigué tous les témoignages de l'affection la plus tendre, dans les courts instants que j'avais passé ici en allantà Vicdessos (?) ; j'avais hâté ce voyage, afin de pouvoir ensuite rester tranquillement au milieu de ma famille, les jours qu'il m'était permis de passer dans ce pays : et ces jours qui devaient être les plus satisfaisans pour mon coeur que j'eusse eus depuis vingt ans ; sont devenues des jours de deuil, et le plus tristes que j'aie encore vus : je vais les passer au milieu des pleurs, au milieu d'une famille désolée. papa a pleuré de joie en me revoyant ; il a pleuré en me voyant partir pour une voyage de quinze jours : il m'aimait au delà (?) de toute expression ; et je l'ai perdu pour toujours. Oh ciel ! oh coup affreux ! Prenez part à ma douleur.