Annales des Mines (1849, série 4, volume 15) [Image 87]

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'DE LA NORWÈGE ET DE LA FINLANDE. GITES MÉTALLIFÈRES DE LA SUÈDE,

Pendant le cours des deux voyages que j'ai faits

dans le Nord de l'Europe, le premier en 1839

et

184o,le second en 1845,j ai parcouru la Norwège, la

Suède et la Finlande en divers sens et j'ai traversé les principaux districts de mines; non-seulement j'ai visité les gîtes classiques du Midi de la Suède et de la Norwège , mais encore plusieurs centres

de mines qui n'avaient point été l'objet de descriptions spéciales, par exemple les mines de la Finlande méridionale, du Jemtland et du Finmarek. J'ai pu ajouter de nouvelles observations à celles de mes illustres devanciers, et j'ai été à même d'établir un parallèle entre les gîtes des diversesrégions du Nord de l'Europe, de saisir leurs rapports généraux et l'ensemble de leurs pro-

priétés. J'ai tâché d'apprécier les caractères qui leur sont essentiels et qui les distinguent des dépôts métallifères des autres contrées, surtout des gîtes de France et d'Allemagne, dont j'ai aussi visité une grande partie. Les observations réunies dans ce mémoire ont

pour objet principal la disposition des masses métallifères, leurs relations avec les roches encaissantes, les caractères d'association des minerais et

des gangues. La plupart des savants qui m'ont précédé se sont bornés à faire connaître les divers

minéraux que l'on trouve (laps chaque localité, sans décrire d'une manière détaillée les conditions de leur gisement ; or, beaucoup de ces minéraux affectent une manière d'être spéciale, qui est évi.,

demment en rapport avec leur origine. L'étude anatomique des gîtes les plus importants démontre

que les substances minérales qui en font partie n'ont pas été formées en masse et qu'elles ne peuvent être envisagées comme le résultat d'un phé-

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nomène unique, mais comme le produit d'actions complexes dont la succession est quelquefois trèsbien marquée. A cause de leur complication et de la singularité de leurs caractères, les gîtes scandinaves se

prêtent plus difficilement que ceux des autres pays aux spéculations géologiques, et ils semblent

mettre en défaut les théories généralement admises. En effet ils offrent souvent des formes ano-

males qui ne se rapportent ni aux filons, ni aux gîtes de contact, et les minéraux les plus divers se trouvent réunis sur les mêmes points : les silicates des roches pyrogènes et métamorphiques, l'amphibole, le pyroxène, l'épidote, etc., se montrent juxtaposés aux sulfures métalliques et à leurs gangues les plus habituelles, le quarz , la chaux carbonatée, etc. En résumant l'ensemble des faits que nous aurons exposés, nous en ferons ressortir les inductions les plus probables concernant l'origine des dépôts métallifères et les associations bizarres qu'ils présentent. Je vais d'abord esquisser rapidement la consti-

tution géologique du Nord de l'Europe, ensuite je ferai connaître la distribution géographique des gîtes métallifères et je les décrirai dans un ordre méthodique : je terminerai par une statistique de la production des métaux en Suède, Norwège et Finlande.

Dans ce mémoire j'ai dû, en exposant mes propres observations, les coordonner avec celles qu'ont déjà faites divers auteurs et avec les renseignements que je dois à la bienveillance des savants et des ingénieurs que j'ai eu le bonheur de

rencontrer, et parmi lesquels je dois remercier principalement MM. Berzelius, Mosander, Set.-

Plan du mémoire.