Annales des Mines (1848, série 4, volume 14) [Image 108]

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GÉOLOGIE DU CHILI.

A partir de cette hauteur, les pentes du grand cône deviennent plus 'rapides, et, à une centaine de mètres plus haut, elles commencent à se couvrir de neiges perpétuelles, non-seulement du côté du Sud et du Sud-Est, mais aussi du côté de l'Est.

VOLCAN D'ANTUcO.

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tère qui redoublait d'activité depuis la pointe du jour (pl. IV, fig. 5),. Les explosions se succédaient toutes les o ou 15 minutes ; à chaque coup on voyait apparaître d'abord une fumée blanche demitransparente, qui ne s'élevait qu'à une hauteur peu

Arrivé à ce point, la surface de la montagne devient très-inclinée, glissante et difficile à gravir.

considérable, puis une autre colonne de fumée noire qui paraissait sortir du centre de la pre-

Sur cette pente, se trouve entre deux énormes ravins remplis de neiges, et suivant une génératrice du grand cône, sur une largeur de 200 mè-

mière, et qui s'élevait avec force et rapidité à une hauteur trois ou quatre fois plus grande que celle de la vapeur blanche. La sortie de cette colonne de fumée noire était accompagnée d'un bruit semblable à celui que produit la vapeur d'eau sortant

tres, une crête qui, plus exposée à l'action du soleil et des vents que les autres parties de la montagne, reste dépourvue de neiges et de glaces pendant tout l'été. Cette crête conduit au sommet du cône inférieur et au grand parapet qui forme le bord de ce cône, couvert, comme je l'ai déjà dit, d'un tas de scories et de matières incohérentes, dans lesquelles on enfonce jusqu'aux genoux. Il était près de 9 heures lorsque nous y arrivâmes. Le soleil commençait déjà à nous incommo-

der, et le vent se faisait sentir du côté du Sud. Toute la surface de ce bord du grand cône étant composée de collines arrondies et de concavités coniques remplies de neiges, je pus suspendue mon

baromètre dans une de ces concavités, abritée du

côté du Nord et de l'Est. L'observation faite à 9 heures 1/2 me donna, pour hauteur barométrique, om,5755o, et pour température 19°,4. (1-;°b" servation faite le même jour à 9 heures du matin, à Coquimbo, au niveau de la mer, donna, pour hauteur barométrique, orn,7622o, et pour température 2e,25, ce qui correspond à une altitude de 2.427m pour le bord supérieur du grand cône.) De ce point je voyais à une centaine de mètres devant moi tout le cône supérieur,, avec sou cra-

par la soupape d'une puissante chaudière à vapeur. Il y avait en même temps projection de grosses pierres qui , retombant sur les parois du cône supérieur, roulaient avec un fracas épouvantable

jusqu'au bord du grand cône, ou qui, dépassant ce bord, ne s'arrêtaient qu'au pied de la monta-

gne et près du lac; enfin de temps à autre on

apercevait quelques jets de cendres et de sables volcaniques, emportés par le vent du côté de l'Est, retomber sur les flancs de la montagne.

Lorsque nous nous remîmes en route, un fort vent du S.-0., et surtout des fentes et des éboulements récemment formés sur la pente S.-E. du cône supérieur, nous empêchèrent de chercher de ce côté un passage pour arriver au sommet du vol-

can, et nous obligèrent de nous replier à l'Est pour atteindre la pente N.-E. du cône qui paraissait être plus accessible au dire de nos guides. A cet effet, nous descendîmes des collines de scories qui forment le bord supérieur du grand cône, et noussuivîmes, sur la neige, la vallée circulaire qui i,épare ce bord dela base du petit cône. Cette vallée,

qui a au plus un myriamètre de pourtour exté-