Annales des Mines (1848, série 4, volume 14) [Image 38]

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COMPOSITION CHIMIQUE 74 richesse en protoxyde de fer ; ainsi l'aluminosilicate I qui renferme environ trois foisplus de protoxyde que la scorie II, a cependant un pouvoir magnétique dix-neuf fois plus grand. Il serait intéressant de rechercher pour un plus grand nombre de scories comment leur pouvoir magnétique varie avec leur richesse en silice et avec les proportions relatives des deux oxydes de fer.

2° Terre verte de Vérone. Dans la plupart des traités de minéralogie on décrit ordinairement, à la suite des chlorites, une série de minéraux assez variés, auxquels on donne plus spécialement le nom de terres vertes. Ayant eu dans ces derniers temps l'occasion d'examiner différents minéraux présentant de l'analogie avec les chlorites, j'ai été conduit à rechercher la cornposition chimique de la terre verte de Vérone. Cette terre verte est celle qu'on désigne aussi sous le nom de talc zoographique d'après Haüy,

ou de baldogée d'après de Saussure; c'est la griinerde de la minéralogie allemande : elle remplit les arnygdaloïdeS de grès à Bentonico (1), Nord du Monte-Baldo près de Vérone.

Elle a une très-belle couleur d'un vert-céladon, qui devient plus pâle lorsqu'elle est porphyrisée ; elle est alors vert-pomme; elle est employée comme matière colorante dans la peinture.

DE LA TERRE VERTE DE VÉRONE.

75 elle résiste à la cassure, mais elle se laisse facile-

ment couper au couteau; elle est très-onctueuse au toucher et, mise dans l'eau, elle donne l'odeur qui est particulière aux argiles. Sa densité est de 2,907.

Quand on la chauffe dans un creuset, elle devient noire et magnétique dans la partie qui n'est pas exposée à l'action de l'air, et brun-rouge à la surface. Au chalumeau elle fond assez facilement; elle donne alors un verre noir, éclatant et un peu bulleux. Dans le sel de phosphore, elle laisse un squelette de silice, et elle ne se dissout pas non plus

d'une manière complète dans le carbonate de soude.

Quoique Klaproth annonce qu'elle ne s'attaque pas, ou seulement avec difficulté, par l'acide sul-

furique, j'ai reconnu qu'on peut la décomposer d'une manière complète par l'acide chlorhydrique; il suffit pour cela de la porphyriser, , et de maintenir à peu près pendant douze heures l'acide à la température de l'ébullition ; M. Berthier (1) fait aussi observer qu'elle peut être attaquée : quand elle a été calcinée , elle résiste beaucoup mieux à l'action de l'acide. Dans l'attaque par l'acide chlorhydrique, elle prend d'abord une couleur tirant sur le bleu; puis elle passe au jaune, et enfin elle se décolore com-

plétement; la silice qui se sépare est un peu

Quand on l'examine à la loupe, on reconnaît

gonflée, mais elle est grenue et elle ne fait pas

qu'elle est formée de petits grains de forme irrégulière engagés l'un dans l'autre, et assez fins pour qu'elle paraisse être compacte au premier abord;

gelée.

(1)

De Saussure.

J'ai recherché si la belle couleur verte de la (1)

I3erthier, Essais par la voie sèche, tome II, p. 248.