Annales des Mines (1848, série 4, volume 13) [Image 398]

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CIRCULAIRES. CIRCULAIRES.

était assez fréquent autrefois. Ils sont maintenant généralement abandonnés. On doit en interdire l'usage. D'ailleurs, les flotteurs d'alarme, quelque simple qu'en soit le mécanisme, sont susceptibles de se déranger, et ils n'avertissent que lorsque le niveau de l'eau est déjà trop bas. C'est pourquoi les chauffeurs doivent examiner trèsfréquemment les autres indicateurs du niveau de l'eau, dont chaque chaudière doit être munie, et régler d'après cette inspection le jeu de la pompe alimentaire.

Le second des accidents qui fait l'objet d'un autre rapport est arrivé dans une fabrique de sucre de betterave située à Saint-Saulve , département du Nord. La chaudière qui a éclaté servait à la défécation. L'explosion a été occasionnée par suite de l'inexécution des

conditions de sûreté prescrites par l'ordonnance du 22 mai 1843. Cette chaudière recevait la vapeur d'un

générateur dans lequel la pression pouvait être d'environ 4 atmosphères ; la vapeur circulait entre la paroi extérieure et un double fond intérieur, puis s'écoulait avecl'eau condensée, par un tuyau muni d'un robinet qu'on pouvait fermer à volonté. On l'avait établie sans autorisation, sans lui faire subir d'épreuve, et elle n'était pas pourvue d'une soupape. C'est la fermeture intempestive du robinet adapté au tuyau d'émission de la vapeur qui a déterminé l'explosion. Cet accident où un ouvrier a péri des suites de ses blessures aurait été prévenu, si l'appareil eût été soumis à l'épreuve et muni d'une soupape, si l'on se fût conformé, pour son installation, aux dispositions exigées par l'article 67 de l'ordonnance et rappelées dans la circulaire du 30 janvier 1845. Des poursuites ont dû être dirigées, à raison de ces contraventions, contre le pro-

prietaire de l'établissement, et il a été condamné à l'amende par arrêt de la cour de Douai. Le troisième accident a eté produit par l'explosion d'un calorifère à circulation d'eau chaude qui était placé dans une maison d'habitation à Paris. Cet appareil avait également été établi sans permission, et l'on n'avait pas pris les précautions nécessaires pour son emploi. L'eau n'y avait presque point de circulation, en sorte qu'elle pouvait acquérir une très-haute température et que la tension de la vapeur devait être excessivement élevée.

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L'explosion n'a heureusement pas causé beaucoup de dégâts, mais elle aurait pu avoir des conséquences trèsgraves. Ce calorifère, du genre connu sous le nom de calorifère anglais ou de système Perkins , rentrait dans la classe des calorifères à eau dont il est fait mention dansla circulaire du

11 février 1845 , et auxquels s'appliquel'article 67 précité de l'ordonnance de 1843. D doit être défendu d'établir de semblables appareils sans une autorisation spéciale, déterminant les conditions de sûreté à remplir. Je vous prie, monsieur le Préfet , de faire distribuer les exemplaires ci-joints, ainsi .que cela a eu lieu pour les

précédentes notices, aux principaux propriétaires et constructeurs d'appareils à vapeur dans votre dépar-

tement. Ces rapports ont en outre été insérés dans les Annales

des mines et dans les Annales des ponts-et-chaussées. Mid. les ingénieurs chargés de la surveillance des machines et chaudières à vapeur y trouveront d'utiles renseignements pour cette partie importante du service. Recevez, monsieur le Préfet, l'assurance de ma parfaite considération. Le ministre des travaux publics. Pour le ministre et par autorisation, Le secrétaire général

Signé BOULAGE.

M. le Préfet d Paris, le 14 juin 1848.

Monsieur le Préfet, la recherche des moyens de prévenir la fumée que répandent les foyers dans lesquels on

brûle de la houille, préoccupe depuis longtemps l'indus trie,

Appareils fumivores.

Envo rapport sur une série

Elle a pris surtout un haut intérêt en ces dernières an- d'exPériences nées, où l'emploi des chaudières à vapeur s'est multiplié au milieu des grands centres de population. Diverses méthodes plus ou moins efficaces ont été proposées tant en France qu'en Angleterre.