Annales des Mines (1847, série 4, volume 12) [Image 379]

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ACCIDENTS ARRIVÉS DANS LES MINES.

dans les mines de fer de Rancié , département de l'A.riége.

Sept mineurs se sont trouvés enfermés sous les

ACTES DE COURAGE ET DE DÉVOUEMENT.

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3 juin 1838, autorisé M. le ministre de l'intérieur à décerner à chacun d'eux une médaille d'honneur.

décombres. L'ingénieur des mines était absent

pour le moment, retenu sur un autre point du département par les besoins de son service. Mais, grâce au concours et à l'empressement des autorités locales, au zèle et au dévouement du conducteur des travaux, M. Barbe, on a réussi à les sauver et l'on n'a eu à déplorer parmi eux aucun malheur. Chacun a fait son devoir dans cette triste conjoncture, qui pouvait avoir des suites si funestes. Deux jeunes ouvriers, Pierre et Pascal Sabardu, dont l'un avait à peine douze ans et l'autre n'avait pas plus de seize ans, ont fait preuve d'un cou-

rage, d'une énergie rares pour leur âge. Surpris par l'éboulement avec les cinq autres mineurs, ils ont constamment travaillé, pendant les six heures qu'a duré cette cruelle position, à délivrer leurs compagnons d'infortune, enfermés

dans les éboulis jusqu'à la moitié du corps. Le plus jeune de ces deux frères, Pierre Sabardu , a particulièrement montré une présence d'esprit étonnante. Il encourageait ses camarades, il s efforçait de les préserver contre la chute des pierres

et des terres qui les Menaçaient. Il s'est" mis à boucher les fissures par où tombaient sur eux les décombres qui auraient achevé de les accabler. Ensuite il a bâti une petite muraille qui devait faciliter le déblaiement, et il a fait tout cela avec lm sang-froid, une résolution vraiment admirables.

Le Roi , à qui il a été rendu compte de la belle conduite des frères Sabardu , u, par décision clu

Extrait d'un rapport présenté au roi le 5 janvier 1843 par M. le Ministre de l'intérieur, et approuvé le même jour par Sa Majesté, concernant divers actes de courage et de dévouement (iVIoniteur du 5 février 1843).

Le 2 février suivant (1842) , un funeste événement est arrivé aux mines de houille de la Taupe, commune de Vergonghon , département de la Haute-Loire. Un mineur, le sieur ['daigne, se laissa tomber dans l'un des puits de cet établissement. Ce malheureux rencontre dans sa chute un échafaudage qu'on avait dressé à 16o mètres au-dessous du niveau du terrain pour effectuer des réparations et où travaillaient deux autres mineurs, les sieurs Domas et Barthomeuf. Ébranlé par le poids du sieur Maigne, l'échafaud s'écroule, entraînant, le sieur Domas Quant à Barthomeuf, il saisit une planche et s'y tint suspendu pendant longtemps;

mais enfin, épuisé de fatigue, il fut forcé de lâcher prise et de se laisser aller dans le puits dont la hauteur était encore de 24 mètres.

Les sieurs Maigne et Domas ont été retirés

morts; Barthomeuf se serait infailliblement noyé sans les prompts secours que lui apporta le sieur Jalat (Jean), maître mineur, qui montra , en cette circonstance, autant de courage que d'humanité. Ce brave citoyen, après avoir arraché à la mort une des trois victimes, ne voulut pas quitter le