Annales des Mines (1847, série 4, volume 12) [Image 310]

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A N10EY (côTE-D'on).

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EXPLOSION D'UNE CHAUDIÈRE A VAPEUR

Il n'y avait point encore de permission régulière de fonctionner; toutefois, sur l'avis réitéré du garde-mines de l'arrondissement de Châtillonsur-Seine, le propriétaire avait déposé à la sous-

préfecture une demande et un plan, et, mettant à profit les délais de l'instance, il se considérait comme tacitement autorisé à mettre sa machine en mouvement. Le 7 août 1846 la machine fut mise en activité par le fils du mécanicien Robert, en présence du propriétaire, M. Gillon , et de son fermier, lé sieur Bréjon , qui devait être désormais seul chargé de

la conduite du feu. Le jeu de la machine étant devenu un instant difficile, le jeune Robert n'hésita pas, pour vaincre cette résistance momenta-

née, à caler les soupapes de sûreté de la chaudière. Ce fut ce mauvais exemple qui détermina l'ac-

cident du i3 août. Effectivement, le 18 août, à onze heures du matin, le sieur Bréjon , meunier fort inintelligent, éprouvant de nouveau une résistance clans le jeu de sa machine ne trouva rien de mieux à faire que

d'imiter le fils du constructeur Robert, il cala avec des coins en bois et en fer les deux soupapes de sûreté (le la chaudière et revint dans la chambre de la machine où il ne tarda pas, en outre, à fermer le robinet d'admission de vapeur. Immédia-

tement une détonation violente se fit entendre ; le collet de l'armature en fonte, formant la tête autoclave du bouilleur, s'était rompu sous l'excès de pression de la vapeur, et la plaque de fermeture, du poids d'environ 4o kilog., avait été lancée dans un verger voisin à 48 mètres de distance

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coupant, sur son trajet, une branche d'arbre d'un décimètre de diamètre. Personne heureusement n'avait été atteint ni par les éclats de fonte ni par l'eau bouillante. La partie du fourneau en contact avec la tête du bouil-

leur était démolie, mais la chaudière conservait sa position et son axe n'était pas dérangé. Lors de l'accident, le garde-mines de Châtillon était en tournée dans une autre partie de son arrondissement, quand il fut prévenu et vint visiter les lieux, on avait déplacé et dénaturé en partie les traces de l'explosion et l'on s'occupait de la réparation du fourneau. Il m'adressa son rapport le 23 août, et j'en écrivis, le a4, à M. le préfet de la Côte-d'Or. Enfin, bien que la chaudière fût déjà réparée au moment où je recevais l'avis de l'accident, je me transportai sur les lieux le 29 août et j'y fis une enquête qui me confirma les faits précédents que m'avait appris, à peu d'exceptions près, le rapport de mon garde-mines. présente un plan (fig. 6) et deux La PI. élévations (fig. 7 et 8) donnant une idée précise de la disposition des bâtiments du moulin et du fourneau de la chaudière à vapeur ; la fig. 9 est le dessin géométrique de la tête autoclave du bouilleur, et la fig. io donne le croquis du collet annulaire en foute après sa rupture. J'ai examiné ceux des débris du collet annulaire en fonte qui avaient été conservés. J'ai reconnu i° Que ce collet d'une épaisseu r moyenne de a5

à 3o millimètres avait été rompu circulairement à une distance de o,045 à om,o5o de la ligne des rivets qui le réunissait à la tôle du bouilleur.

2" Que la fonte dont il était formé était de