Annales des Mines (1847, série 4, volume 12) [Image 238]

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HISTORIQUE 474 des eaux s'éleva sensiblement dans tous les puitS

inondés. On savait qu'une petite galerie débouchait dans le ruisseau de Durèze entre les puits Chavanne et Neyrand. Cette galerie avait été faite autrefois pour alimenter la machine placée à ce dernier puits. Elle venait aboutir à un réservoir qui communiquait avec le puits Neyrand et avec un faux puits voisin dans lequel plongeait la pompe d'eau froide. On s'aperçut que ce réservoir débor-

dait dans le puits Neyrand , et on reconnut immédiatement la cause de l'élévation imprévue de l'eau dans les puits submergés. La société de Lorette, craignant qu'une trop grande charge d'eau ne compromit sa mine , se mit aussitôt en devoir de faire remblayer la galerie susdite (1); mais il paraît que cette clôture ne dura pas longtemps. Ceux qui avaient à cur d'annuler le traité dont nous avons parlé plus haut, allèrent, dit-on, aidés de quelques employés, la détruire pendant la nuit. Les mêmes individus pratiquèrent en même temps deux petits canaux contigus partant de la

galerie et allant déboucher dans le milieu du

ruisseau. Les orifices de ces canaux furent recouverts avec quelques grosses pierres, et les remblais

rejetés dans la galerie, et remis avec soin dans leur premier état. L'introduction des eaux de la Durèzedans les mines de la Cappe eut pour effet d'amener presque instantanément le niveau des eaux à la hauteur du ruisseau. Bientôt les mines du Gourd-Marin furent inondées. La compagnie des Flaches put exploiter encore malgré l'abon(1) Les livres de cette société prouvent en effet que 11 journées de manoeuvres ont été payées pour l'exécution de ce travail.

DES MINES DE RIVE-DE-GIER.

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dance des eaux ; mais la partie la plus profonde de ses travaux fut noyée. A la suite de l'arrêt qui fut rendu en 1837 par

la cour royale de Lyon, et dont il a déjà été

question ci-dessus, on s'occupa activement de l'asséchement des mines-. La machine d'épuisement du puits Château fut réparée. Deux nouvelles machines à rotation de 56 chevaux remplacèrent

celles qui étaient établies aux puits Château et Bourret; mais la réunion des compagnies du Sardou et du Gourd-Marin vint ralentir l'épuisement des eaux. Toutefois la pompe du puits Château maintint pendant deux ans le niveau d'eau à 18o mètres du jour. En 1841 , on songea sérieusement à dessécher les deux puits Château et Bourret. La pompe du grand puits Château fut prolongée, et la machine à vapeur modifiée et disposée à l'instar de celle d'Égarande. Les entrées de la grande couche ont été at-

teintes en janvier 1842, et quelques mois après on commençait à extraire du charbon. Quant au puits Bourret, il a dû rester en chômage à cause du voisinage du puits Thiollier, dont il n'est séparé que par un assez faible massif qui laisse échapper de l'eau en grande abondance. En général, on a exploité aux puits Bourret et

Château par le détestable système des éboulements. Cependant le dépilage a été opéré avec soin et par remblais vers la grande route au Sud

c'est au puits Château qu'a pris naissance cette exploitation par remblais, qui permet d'extraire la totalité du charbon et de faire beaucoup de gros.

Dans l'origine, le gaz inflammable se montrait dans presque tous les culs-de-sac, et on le faisait 31 Tome XII, 1847.