Annales des Mines (1847, série 4, volume 11) [Image 221]

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442 M. Dumas fait remarquer que ces réactions expliquent le transport du soufre dans les êtres organisés. Les matières azotées des plantes et des ani-

maux renferment en moyenne i p. o/o de leur poids de soufre. L'hydrogène sulfuré peut être

mis en liberté par la déco.mposition des sulfates sous l'influence des matières organiques. L'hydrogène sulfuré disséminé dans l'air se transformera de nouveau en sulfates au contact des plantes et de l'humidité, et fournira aux végétaux le soufre nécessaire à leur existence.

6. Faits relatifs à l'histoire du SÉLÉNIUM; par

M. N. W. Fischer. (Ann. de Pogg., 1846 n° 3.)

Lorsqu'on prépare l'acide sélénieux par l'action de l'acide nitrique sur le sélénium , les cristaux

d'acide sélénieux sublimé en longues aiguilles sont déliquescents, et doivent cette propriété à la pré-

sence d'une certaine quantité d'acide sélénique. Cet acide ne se détruit point lorsqu'on redissout le produit clans l'eau , qu'on l'évapore et qu'on le sublime rapidement, bien que la température soit supérieure à celle à laquelle l'acide sélénique seul serait décomposé. L'auteur attribue cette propriété à la présence d'un composé particulier d'acide sélénique et d'acide sélénieux.

Un composé analogue prend naissance lorsqu'on fait, à plusieurs reprises, 'dissoudre l'acide séléDieux dans l'eau , puis que l'on évapore sa dissolution à siccité. Chaque fois qu'on le redissout , il reste un faible résidu de sélénium , et l'acide sélé-

nieux devient de plus en plus déliquescent parc e

EXTRAITS.

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qu'il se Mélange d'acide sélénique, prôdtiit qui accompagne la réduction du sélénium.

Lorsque, dans la préparation de l'acide sélénieux par l'acide azotique, on emploie du sélénium contenant du soufre, il reste dans la cornue, après la sublimation complète de l'acide Sélénieux,

un résidu blanc,--non cristallisé, déliquescent à l'air, formé par la combinaison de l'acide sulfurique avec l'acide sélénieux. M. Fischer a déjà montré, en 1827 , que l'acide

sélénieux est réduit, non-seulement par le zinc et le fer, mais encore par tous les métaux qui réduisent l'argent, et même par ce dernier métal. Le sélénium est cependant moins oxydable et plus

électro-négatif que ces métaux; cette réduction doit clone être attribuée à la double affinité du sélénium pour ces métaux, et de l'acide sélénieux pour leurs oxydes. Aussi obtient-on alors deux pro-

duits, un séléniure et un sélénite, et la réduction de l'acide sélénieux n'est-elle jamais complète, à moins qu'on n'ajoute un autre acide. L'action de ces métaux est surtout d'une activité remarquable sur la dissolution verte du sélénium dans l'acide sulfurique.Un fil de cuivre, plongé dans cette dissolution, se recouvre en peu d'instants d'une couche

si compacte de séléniure et de sélénite de cuivre,

qu'on peut l'enlever de dessus ce fil comme un tube solide. Même les métaux qui ne réduisent pas l'acide sélénieux, comme l'or, le platine et le palladium, présentent une forte attraction pour le sélénium; car, si l'on dépose sur ces métaux une goutte de la dissolution de sélénium dans l'acide sulfurique, le sélénium se fixe si fortement à leur surface, à mesure qu'il se précipite par l'ab-