Annales des Mines (1847, série 4, volume 11) [Image 121]

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VAPEUR

244 EXPLOSION D'UNE CHAUDIÈRE A La lentille est formée cle deux calottes en tôle de cuiv re, les bords de l'une repliés sur ceux de l'autre,

et réunis par une soudure, ainsi que l'indique la figure 12. La lentille est remplie d'eau pour avoir une pesanteur spécifique convenable ; l'introduction s'en fait par une ouverture en b , que l'on ferme ensuite au moyen d'une vis attachée à la chaîne.

La lentille, après l'accident , portait une fente de 5 à 6 centimètres au point a, entrebâillée de quelques millimètres; la soudure n'était pas entamée. Cette fente , telle qu'elle est après l'accident, paraît due au choc que la lentille aura éprouvé dans le mouvement de la chaudière; mais n'en existait-il pas auparavant des traces, lesquelles auraient donné passage à l'eau contenue dans l'intérieur, et par là rendu inefficace l'action du flotteur sur le sifflet? Quoiqu'il ne soit pas facile d'expliquer la manière dont serait survenue cette fente rudimentaire deux mois et demi seulement après la pose de cet appareil , on ne peut guère expliquer que par là le silence du flotteur d'alarme; car il ne paraît pas que cet effet puisse être attribué au ressort, lequel , après l'accident était en bon état. Quoi qu'il en soit , sur ce point , la cause de l'accident n'est point douteuse; elle est due à une injection d'eau sur les parois rougies de la chaudière : Antoine Côte, sur l'avertissement qui lui aura été donné par le sieur Druot , de faire attention à sa machine, trompé par le silence du flotteur d'alarme , aura ouvert le robinet de la pompe d'alimentation sans regarder le flotteur ordinaire indicateur du niveau de l'eau ; quelques instants après, l'explosion de la chaudière a été l'effet pro-

SAINT-RENOBERT (DOUES).

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duit par cette manuvre imprudente. Il paraîtrait que le mouvement par lequel Côte a mis en jeu la pompe d'alimentation n'aurait précédé que de quelques instants celui où le sieur Druot l'a arrêtée. La surcharge constatée pour les soupapes de sûreté n'est intervenue en aucune manière dans la cause de l'accident. Il y a seulement lieu de remarquer que la manière irrégulière dont cette chaudière paraît avoir été conduite, tant pour le feu que pour l'alimentation, avait préparé , ainsi que je l'ai indiqué, les chances d'une pareille explosion. Dans ces circonstances, la cause de l'accident ne pouvant être attribuée à une violation formelle des prescriptions de l'ordonnance du 22 niai 1843 , il nie paraît qu'il y a lieu uniquement d'adresser le présent procès-verbal à M. le ministre des travaux publics, en appelant son attention sur la construc-

tion des flotteurs d'alarme de l'espèce de celui qui était placé dans la chaudière du sieur Druot.