Annales des Mines (1847, série 4, volume 11) [Image 62]

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A DOTICIIY (NORD). EXPLOSION D'UN CYLINDRE A AIR COMPRIMÉ

pompes fonctionnant à la fois, on ne parvint pas davantage à vider le puits. Ces quatre pompes avaient une levée de im,48, et donnaient t 2 coups

par minute; c'est-à-dire qu'elles fournissaient 6.800 hectolitres d'eau par heure, sans faire baisser au delà d'une certaine limite, 8 ou 9 mètres de profondeur, le niveau de l'eau dans l'avaleresse.

Il devint alors probable que les eaux des deux niveaux traversés n'étaient pas contenues par le cuvelage. Cette hypothèse était admissible, caries deux picotages déjà faits, exécutés dans des bancs

fissurés, n'offraient pas assez de solidité pour qu'on ait pu, à l'aide du brondissage , serrer suffi-

samment les joints horizontaux du cuvelage. Peut-être aussi les deux niveaux étaient-ils en communication derrière les trousses picotées , ces trousses étant établies dans des terrains trop fissurés. Cette dernière hypothèse est également raisonnable et trouverait son explication dans le procédé employé pour le foncement de l'avaleresse l'air comprimé qui refoule l'eau dans les fissures du terrain doit effectivement avoir en même temps pour effet d'ouvrir ces fissures.

Quoi qu'il en soit, on dut renoncer à l'emploi des pompes, et songer à se servir de nouveau de fair comprimé ; il fallait alors profiter de l'expérience acquise dans la première période du travail, se mettre à l'abri des accidents qu'on avait déjà éprouvés, c'est-àLdire du déplacement du cuvelage par la pression de l'air, et du soulèvement du sas placé à l'orifice du puits. Ces accidents se seraient en effet reproduits avec d'autant plus de facilité, qu'en allant à une plus grande profon-

deur on aurait besoin d'une pression d'air plus considérable.

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Voici le système qu'adopta M. Charles Mathieu :

il fit confectionner un tube en tôle composé de trois parties principales : la première a la forme d'un tronc de cône renversé ; elle a 4m,5o de hauteur. Sa base supérieure a 2 mètres de diamètre, comme le cylindre qui sert de sas. Cette base pré-

sente une bride en fonte sur laquelle la tôle est rivée et qui doit être boulonnée sur le collet du fond inférieur du cylindre : la base inférieure a de diamètre. La partie intermédiaire du tube est un cylindre de im,50 de diamètre et de io mètres de hauteur. Elle est composée de trois pièces. La partie inférieure est un tronc de cône dont la hauteur est de 4",5o : le diamètre de la

celui de la base infébase supérieure est

rieure est 2",4o. Cette dernière base est pourvue, comme celle du haut du tube , d'un collet en fonte de o'",1 de largeur. Les diverses parties de l'appareil sont réunies à l'aide de bagues en fonte, sur lesquelles elles sont rivées, et qui sont fixées l'une sur l'autre au moyen de boulons et d'écrous. Cet appareil fut placé dans le puits par pièces, en commençant par la partie inférieure du tube, sur laquelle on assembla successivement toutes les

autres, et enfin le cylindre lui-même. Tout le

système fut descendu jusqu'au niveau du premier picotage et suspendu à des sommiers horiiontaux placés à l'orifice de la fosse, au moyen de tirants en fer. Pour éviter le soulèvement de l'appareil par la pression de l'air, on enfonça dans le sol, au

moyen du mouton, de chaque côté du puits et entre les deux piliers qui supportent la machine à traction directe, quatre pieux de om,20 de diamètre, ferrés à leur extrémité inférieure. Ces pieux,

enfoncés à 4 mètres de profondeur, présentaient,