Annales des Mines (1846, série 4, volume 10) [Image 45]

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86 Descriptions locales.

DESCRIPTION GÉOLOGIQUE

Entre le débarcadère et la ville vénitienne, on suit, avant d'atteindre la plaine basse de ProtoThalassa , le tuf ponceux en couches presque horizontales, s'élevant non loin de la mer à une'

vingtaine de mètres. Ce tuf contient des il consiste principalement en conglomératscoquilles; arrondis au milieu d'une pâte peu solide, et en bancs d'une pierre à grains fins (variétéf, page 76). Environs de la Les escarpements des montagnes ville vénitienne. situées au nord présentent, àdes niveaux plus élevés les tranches de ces mêmes couches, tantôt d'un blanc éclatant , tantôt d'un rouge brun. Aux approches de l'ancienne ville, elles cessent d'être de niveau et plongent avec une faible déclivité vers la rade, c'est-à-dire vers le S.-0. Au-delà, dans la direction du cap Rheuma , les tufs sont plus durs, plus compactes; ils alternent avec dés conglomérats de fragments trachytiques et ponceux à tissu soyeux. Ces couches, au milieu desquelles se rencontrent des fossiles, ne sont pas horizontales; mais leur inclinaison n'a rien de constant, cependet si l'on se rapproche, vers le nord de la ville, de la grotte de Sain où se trouve un gîte d'alun, les tufs te-Vénérande, plongent vers le N.-E. avec une certaine uniformité et sur une notable étendue. Plus au nord, les couches tournent et présentent exactement leur face au nord. La grotted'alun. Au-dessous de ces dépôts réguliers est la grotte d'alun, au milieu d'un tuf décomposé et incessamment attaqué par les agents volcaniques. La masse consiste en un conglomérat à débris de trachyte , avec cristaux de feldspath et d'amphibole en partie décomposés. On y observe de très-beaux cristaux d'alun de plume; la masse est fort riche en alun. On pénètre dans les cavités souterraines par un

DE L'ILE DE MILO.

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conduit très-étroit, où l'on ne s'engage qu'avec peine. Après quelques mètres d'une descente rapide, la grotte s'élargit et présente les traces d'anciens travaux. Des piliers réservés dans la niasse soutiennent le terrain. Toutes les parois sont tapissées d'alun.; la température y est d'au moins 45. Si nous ne craignions d'être accusé d'avoir apporté dans nos observations une idée systématique, nous serions tenté d'affirmer que la dépression du terrain, voisine de cette grotte, correspond à un cratère de soulèvement. L'observation de l'inclinaison régulière des couches autour de cette dépression et au-dessus de la plaine donne à cette opinion un certain degré de probabilité. Mais sans

nous arrêter à cette hypothèse, nous aurons oc casion de signaler, dans l'ensemble de nos études, plusieurs dispositions qui montrent avec évidence ces soulèvements circulaires. Dans la plaine de Proto-Thalassa, à quelques Sources salée,9...

mètres au-dessus du niveau de la mer, il y a plusieurs sources d'eau salée .d'une température élevée; l'une sort d'une grotte assez profonde , ouverte au milieu du tuf, d'autres sourdent du sable ,.-de la plage, avec un fort dégagement d'hydrogène sulfuré. Un marais s'étend à quelque distance de la ville, et ses émanations jointes aux dégagements méphitiques d'hydrogène sulfuré rendent la contrée malsaine, et ont contribué à la destruction et à l'abandon de la ville vénitienne. Si l'on continue à suivre , au sud-est de la ville, Chemin du cap le chemin du cap Rheuma , on monte graduelle- Itheumament par les escarpements des tufs ponceux stirmontés de grès jaunâtres et de calcaires coquillers. Puis, avant de descendre dans le ravin sinueux qui conduit à l'exploitation des meulières, on foule