Annales des Mines (1845, série 4, volume 7) [Image 236]

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A L'USINE DE BOLOGNE-LE-HAUT. EMPLOI DU CARBONOFÈRE 470 les halles, parce qu'elle est trop mélangée de matières terreuses. La fonte fabriquée au carbonofère et à l'air chaud

était un peu plus carburée que celle que l'on oh.

tenaità l'air chaud seul. Elle éprouvait moins de perte que celle-ci par le puddlage (1) , s'affinait plus facilement et donnait un fer de meilleure qualité. Le carbonofère avait aussi une grande influence sur l'état des laitiers; il les rendait plus fluides,

et cette action se faisait sentir quelques heures après l'application de l'appareil au haut-fourneau,

Il est arrivé que l'on a cessé de lancer de la -Jussière de charbon dans le fourneau de Bologne; au bout de 12 heures, celui-ci a commencé à s'en-

gorger et les laitiers sont devenus pâteux ; l'on a fait alors fonctionner de nouveau le carbonofère , et deux heures après les laitiers étaient redevenus fluides et le fourneau avait repris une bonne allure. Le carbonofère de M. Corbin avait fonctionné aussi àl'usine de Vecqueville ( Bussy ) , avant d'être

transporté à Bologne; mais il n'y est resté que 15 jours. Il y avait, d'ailleurs, été monté vers la fin d'un roulement, c'est-à-dire lorsque le fourneau n'avait plus une bonne marche, et dans le moment même où l'on commençait à faire usage d'un appareil à air chaud, en sorte qu'on n'a pu tirer au, cune induction certaine de cet essai. (1) D'après M. Philippe, les fontes fabriquées à l'air chaud seul, au fourneau de Bologne, donnaient, dans les fours à puddler, un déchet de 6 p. 0/0 de plus que celles que l'on obtenait à l'air chaud et au carbonofère,

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Cependant l'on a pu constater que, de même qu'à Bologne, l'emploi du carbonofère avait permis d'augmenter la charge en minerai; car après avoir été démonté, l'on a été obligé de diminuer cette charge, bien que le fourneau continuât de marcher à l'air chaud. Ainsi que je l'ai déjà fait observer plus haut, la

principale difficulté que présentait l'emploi du carbonofère , tel qu'il était disposé à Bologne, c'est que la poussière de charbon n'arrivait pas toujours en quantité suffisante dans le porte-vent, en raison du tassement qu'elle éprouvait contre les

parois de l'appareil, ou qu'elle y arrivait tout à coup en trop grande abondance, pour que le volume d'air lancé par les soufflets pût suffire à sa combustion ; dans l'un et l'autre cas, elle ne développait plus, dans les parties inférieures du four-

neau, la chaleur à la faveur de laquelle on avait pu augmenter la charge en minerai, il en résultait des variations dans les qualités de la fonte et des embarras dans la marche du fourneau, qu'on ne parvenait à faire cesser que lorsque l'appareil fonctionnait d'une manière plus régulière. Malgré ces imperfections, les résultats que l'on a obtenus de l'emploi du carbonofère , à Bologne, méritent de fixer l'attention des maîtres de forges,

maintenant surtout que le bas prix de la fonte ne leur permet de négliger aucun moyen de fabriquer avec plus d'économie.

On pourra en attendre des résultats plus favorables encore, lorsqu'on sera parvenu à le perfectionner.

Ses frais d'établissement sont d'ailleurs peu