Annales des Mines (1845, série 4, volume 7) [Image 56]

Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.

N HONGRIE ET EN TRANSYLVANIE.

110 TRAITEMENT DES MINERAIS D'OR ET D'ARGENT

des kriimmofen de 4 pieds de haut, à tuyères in-

clinées de 8°. Dans de semblables appareils les fontes crues ne pouvaient être que très-imparfaites. La faible température développée dans ces fourneaux rendait nécessaire l'addition d'une très. grande quantité de scories et dé minerais de fer oxydé; de là résultaient des pertes considérables sur les métaux précieux, des engorgements continuels, etc. jars et Duhamel ont très-bien indiqué tous ces défauts ,quoiqu'à bien des égards les idées

qu'ils ont émises sur les divers éléments du travail se ressentent de l'état où était la métallurgie théorique à l'époque où ils ont visité la Hongrie. Il est intéressant de remarquer que les modifications qu'ils proposent pour perfectionner ce travail ont été successivement adoptées longues années après eux, et ceux cuii't les Ont exécutées ne se clou-

Amalgamation.

talent probablemen même pas de l'existence des deux métallurgistes voyageurs. On sait que c'est en Hongrie que furent tentés

les premiers essais pour ' introduire en Europe l'amalgamation des minerais d'argent pratiquée en Amérique depuis l'année 157. Le conseiller des mines de Born parvint en 1784 à organiser le procédé dune manière régulière. Le minerai réduit en poudre très-fine était grillé .avec 7 à 8 p.0/0 de se! marin , puis amalgamé dans des caisses en cuivre sous lesquelles on entretenait du feu. Un rateau animé d'un mouvement alternatif brassait continuellement les matières placées da nsla caisse. L'opération durait environ 34 heures. L'amalgame était ensuite lavé et distillé. Ce procédé appliqué en premier lieu dans les usines royales avait été tenu

secret. Par ordonnance de l'empereur Joseph H, datée de 1786, il fut rendu public. Ce fut seule

II1

nient en 1796 que Charpentier vint l'étudier en Hongrie et le transporta à Freyberg. Dès cette époque, il était abandonné à Schemnitz et n'était conservé qu'à Arany-Idka en haute Hongrie.

On a dit que l'amalgamation se serait maintenue dans toutes les usines hongroises sans les obstacles que suscitèrent à de Born les intrigues de

ses ennemis. J'ignore jusqu'à quel point ce dernier fait est bien prouvé. Toujours est-il que, vu la proportion d'or contenue dans les minerais de basse Hongrie, il est extrêmement douteux que l'amalgamation ait jamais pu y présenter quelque avantage. Aujourd'hui la .question est pleinement résolue, en faveur des procédés de tondage. L'appauvrissement des filons et le perfectionnement de la préparation mécanique ont abaissé la teneur moyenne des minerais bien au-dessous de 3 loths, et il

est prouvé que pour des minerais aussi

pauvres, à part toute autre considération, l'amalgamation est très-inférieure à l'imbibition. De plus, les circonstances spéciales que présentent les minerais hongrois rendent cette infériorité bien plus marquée. Ils ne sont accompagnés que d'une quan-

tité de pyrites insuffisante pour mener à bien le grillage qui précède l'amalgamation. Il est vrai que !ou ne serait aucunement embarrassé pour y sup-

pléer, puisque partout on peut se procurer en assez grande abondance des pyrites pauvres; mais ce serait vouloir abaisser encore la teneur déjà trop faible des minerais. Enfin, de tous les obstacles,

le plus grand pour le succès de l'amalgamation C'est la présence de l'or en quantité notable dans tous les minerais; or, pour ce qui concerne l'extraction de ce métal, les procédés de fôndage ont toujours montré une très-grande supériorité.

Infériorité de ce Procédé.