Annales des Mines (1844, série 4, volume 6) [Image 26]

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ESSAI SUR LA CLASSIFICATION

que dans la partie occidentale, l'étage inférieût se compose essentiellement de diverses espèces de schistes argileux et siliceux, très-souvent modifiés, cristallins ou même micacés, 'renfermant çà et là quelques couches calcaires, mais en masses qui sont ordinairement peu considérables. L'étage

supérieur présente, outre les schistes argileux,

siliceux et argilo-calcaires, des roches arénacées, gratrwackes, grès quartzeux et quelquefois des poudingues ; il se termine par des masses puissantes de calcaire.

Il faut ajouter que la présence des débris organiques qui accompagnent habituellement le système silurien, savoir : les trilobites , les productus , orthis, orthocères , auxquels il faut joindre les nautiles et les polypiers , vient confirmer la division à laquelle nous ont conduit les caractères minéralogiques de la composition des. roches et ceux de la stratification. Il est vrai que dans beaucoup d'endroits on ne sait pas d'une manière bien certaine à quel étage on doit rapporter telle par-

tie du terrain de transition, et que souvent la séparation des deux étages est peu tranchée, et

pour ainsi dire inappréciable ; mais la même difficulté a lieu pour le terrain de transition de la Bretagne et pour ceux de beaucoup d'autres contrées ; c'est ce qui explique combien il faut de temps et d'observations pour parvenir à faire une classification de ces dépôts sédimentaires de la période la plus ancienne. Je dois encore ajouter, comme d'ailleurs je l'ai déjà fait remarquer, que l'observation des directions n'est pas toujours d'une certitude absolue, et qu'elle semble être quelquefois en défaut dans une contrée qui a été le théâtre de plusieurs révoi

DU TERRAIN DE TRANSITION

DES PYREiNÉES. 51

-lutions; ainsi il est arrivé souvent que des soulèvements plus récents aient imprimé aux couches du système inférieur une direction O.N.O. parallèle à celle des Pyrénées, ou inversement la direction E.N.E. du soulèvement des ophites aux couches du système supérieur ; mais on observe des malies du même genre dans les contrées oùanoles roches stratifiées présentent les directions les plus régulières et les plus constantes. Néanmoins les différences que j'ai signalées dans les diverses parties du terrain de transition pyrénéen m'ont paru suffisantes pour motiver une division en deux étages correspondants aux systèmes cambrien et silurien. D'ailleurs, en basant la division des roches stratifiées les plus anciennes sur l'observation des directions qu'elles présen-

tent au centre d'une chaîne de montagnes très-

élevée, dont le relief principal a été déterminé par une commotion des plus violentes, et comparativement très-récente, nous avons montré quel secours on peut tirer, même dans des circonstances aussi difficiles , des admirables principes qu'a posés M. Élie de Beaumont. Ainsi qu'on a pu le remarquer, les deux étages Distribution des

du terrain de transition paraissent être inégale- deux. étages du

terrain de transi ment répartis sur les divers départements qui coni- tion sur les deuxposent le versant français de la chaîne desPyré- Versants des Py-

nées ;

ainsi, dans le département de l'Ariége,

l'étage inférieur occupe une étendue de terrain considérable, tandis que l'étage supérieur y est

très-peu développé. Dans le département des Hautes-Pyrénées l'étage supérieur commence à prendre une assez grande extension, et il devient prédominant dans les Basses-Pyrénées. Pour se rendre compte de cette inégale distri