Annales des Mines (1844, série 4, volume 5) [Image 247]

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PHÉNOMÈNES DILUVIENS 492 les granites de la Ha ute-Ariége et ceux de la vallée de Vicdessos, les granites d'Ax à gros grains feldspathiques , et ceux d'Auzat à grains moyens avec fragments empâtés. Le terrain diluvien se prolonge encore au-des-

sous de Foix, vers Varilhes et Pamiers, puis il passe presque insensiblement au terrain d'alluvion que l'on trouve dans la basse vallée de l'Ariége et la plaine de Toulouse. Phénomènes er-

En partant du village d'Erce et remontant la on aperçoit un terrain diluvien

ratiques de la val- vallée d'Aulus , lée d'Aulus.

analogue à celui de Saint-Antoine et Mercus : les

blocs qui forment ce terrain sont trois fois plus rapprochés, au moins, des roches dont ils ont été détachés que ceux de Saint-Antoine, Mercus , Montgaillard : cela prouve que le courant diluvien était beaucoup plus violent dans la vallée de l'Ariége que dans celle d'Aulus.

Cet amas de blocs se trouve à un tournant brusque de la vallée, entre Erce et Aulus : entre ces deux villages, la vallée suit moyennement la direction N.-0., mais il y a des tournants brusques en divers points. Sur la rive gauche du torrent, bien au-dessus de cet amas, on aperçoit des blocs erratiques qui annoncent une action diluvienne puissante, quoique leur hauteur, au-dessus du thalweg de la vallée, soit moins grande que pour les blocs de Vicdessos. Le profil du flanc gauche de la vallée sur lequel sont dispersés ces blocs erratiques parait avoir été

profondément modifié et façonné par le courant diluvien qui semble y avoir déposé ces blocs à un tournant de la vallée, par une sorte de force centri Luge,

DANS LE DÉPARTEMENT DE L'ARIÉGE.

493 Entre le village d'Aulus et les mines de ce nom, on rencontre des amas énormes de blocs de trans-

port : quelques-uns de ces blocs sont arrondis grossièrement, la plupart ont les arêtes vives par suite du court trajet qu'ils ont parcouru. Sur le versant méridional des Pyrénées, dans la Blocs erratiques

de la vallée vallée de Carol et non loin du village appelé la ëer Tour-de-Carol, on aperçoit, sur la rive gauche surtout, plusieurs lignes de blocs de transport bien caractérisées : ces blocs sont granitiques; ils sont sensiblement parallèles à la direction de la vallée. Toutes ces lignes de blocs viennent se terminer au plateau de Puycerda. Les courants diluviens paraissent avoir usé et arrondi les parois de la vallée qui sont peu élevées (voir fig. 4) ; il semble que la vallée toute entière, qui est peu profonde, devait être noyée en quelque sorte dans le courant diluvien, car les blocs de transport ne se trouvent pas seulement sur les flancs de la vallée de Carol, mais bien sur

dedagne.

les arêtes de séparation de cette vallée avec les vallées voisines.

La petite vallée des Escaldes , qui débouche au plateau de Puycerda , comme la vallée de Carol, présente aussi des blocs de transports sur les flancs et sur les crêtes de ses parois. Dans la vallée d'Andorre, il est un point de Plunomènes didans Ta croisement où f on peut observer les phénomènes particuliers d'élargissement dont j'ai déjà fait mention; c'est au-dessous de Las Cades, au point de jonction de la vallée d'Encamp avec la vallée d'Urdino et la Massana. vluavli

A Andorra-la-Viella, on voit, non loin del'église, un rocher granitique isolé qui parait avoir éprouvé