Annales des Mines (1844, série 4, volume 5) [Image 62]

Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.

122

MÉMOIRE SUR LES LIGNITES

aux affleurements de lignites, ils sont terreux et fortement altérés; pour les retrouver en parfaite conservation et avec la réunion de toutes les qualités dont leur gisement est susceptible, il faudrait

s'écarter des coteaux, où ils ont été exposés à l'action de l'air et des eaux fluentes; il faudrait les sonder au pied méridional de la vallée de Berre ou vers Marignane. Ces traces de couches de lignites

ont donné lieu à des demandes en concession, mais jamais à des fouilles faites- avec l'art et la suite convenables. Les fossiles de cet étage appartiennent principalement aux mélanopsides, aux paludines, mais les cyclades sont devenues très-rares. 2e étaie. Les marnes et grès .diversement co-

lorés, qui succèdent au i" étage, ont été profondément corrodés depuis Pourcieux jusqu'à Gardanne, en passant par Rousset et Pont-de-Bachasson. Les grès sont fortement quartzeux et micacés, quelquefois d'un gris bleuâtre, d'autres fois rouge de brique, d'une consistance molle en général mais quelquefois très-dure et compacte. Ces grès, vers Pourcieux , s'appuient immédiatement sur le calcaire jurassique; ils ressemblent alors parfaitement, par leur position et leur bigarrure , aux grès tertiaires moyens des environs de Mourmoiron et Apt (Vaucluse) , et rappellent ceux décrits à la base du terrain tertiaire de la Drôme, dans l'intéressante statistique de M. l'ingénieur des mines Gras. Dans la partie inférieure de la vallée, ces grès occupent le fond de la plaine entre l'Arc et Velaux et entre Berre et Rog,nac ; nous n'avons point remarqué de débris fossiles dans ce terrain. 3' étage. Les marnes rougeâtres qui rattachent ,

DES BOUCHES-DURHÔNE.

123

cet étage à celui qui précède, deviennent de plus en plus effervescentes, et servent de base à des dé- pôts de calcaire en assises très-épaisses, qui se font

remarquer à Rousset, à Chateauneuf-le-Rouge , qui dominent le pont de Bachasson, et qui, de là , s'avancent vers l'ouest par le four de Meyreuil , les hauteurs de Cabriès et les escarpements intéressants des Pennes, de Notre-Dame-de-Pitié, près Marignane. Après s'être abaissées sous le Griffon, ces masses calcaires reparaissent à la descente de l'Ecaillon , au sud-est de Berre.

Les calcaires de cet étage cessent tout à fait d'être bitumineux ; ils présentent des points cristallisés et beaucoup de traces de fossiles. Il y a des marnes bitumineuses intercalées et des indices de deux couches de lignite, qui sont connues sous le nom de mines perdues aux environs de Château-

neuf-le-Rouge et de Rousset. Vers le bas de la vallée, ces mêmes affleurements se montrent à

Md-Brillant, vers le four, entre Gardanne et Meyreuil, au village des Pennes, au Pas-du-Lancier, sud-est de Marignane; ils se présentent encore sur le relèvement opposé du même terrain

vers la rampe de l'Ecaillon et à Baume de Ganouille, entre Rognac et Vitrolles. L'épaisseur to-

tale de l'une des deux mines paraît de i mètre, mais le lignite est très-altéré; les fossiles sont assez nombreux dans le toit des deux couches; les cyclostomes disjoints et raccourcis décrits par M. Matheron; les paludines et une hélice voisine de l'espèce Algira caractérisent ces assises. Les cyclades manquent ici totalement. Il y aurait quelques convenances à poursuivre sérieusement les explorations , plusieurs fois commencées et abandonnées sur ces affleurements