Lettre sur une séance de l’Académie concernant l’île de Ténériffe. Discussion des mérites de MM Buch et Berthollet ; brouillon [Image 16]

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16/ contrées volcaniques n'ont pas, comme on l'avait cru jusqu'à lui, une origine commune ; mais qu'elles peuvent au contraire se diviser en deux classes essentiellement distinctes quant à la grandeur des phénomènes qui leur ont donné naissance. Voulant désigner ces cavités par des noms qui exprimassent leur différence d'origine, M. de Buch ne pouvait guère se dispenser de conserver aux unes et aux autres le nom de cratère, parce que, dans l'état où il apris cette branche de connaissances, le mot cratère était consacré pour désigner toutes les cavités qui existent dans les terrains volcaniques, et avait même été appliqué spécialement à plusieurs de celles qu'il voulait décrire, par exemple, au cratère de Palma, auquel les habitants des Canaries donnent le nom de Caldera (une chaudière), tout aussi bien qu'au cratère du pic et aux cratères latéraux, qu'ils ont vus brûler ; mais il a consigné la distinction découverte par lui dans les épithètes qu'il a jointes au mot cratère : il a désigné une des classes de cavités par le nom de cratères d'éruption, et l'autre par le nom de cratères de soulèvement ; et il est évident que dans une pareille désignation ses idées se rattachent principalement aux épithètes d'éruption et de soulèvement, par l'opposition desquelles il a exprimé la différence d'origines des deux sortes de cavités cratériformes. Il me paraît donc que MM. les Rapporteurs ont fait une distinction plus rigoureuse que nouvelle en observant que les cavités de la seconde classe ne sont pas de véritables cratères, et qu'ils ont renchéri d'une manière exagérée sur l'expression mesurée que M. de Buch avait donnée à son idée fondamentale, lorsqu'ils ont condamné l'emploi qu'il a continué à faire du mot cratère accompagné seulement d'épithètes apposées. La suppression complète du mot cratère pour la seconde des deux classes de cavités, outre qu'elle aurait été dans l'origine difficilement admise, ne serait pas aujourd'hui même sans inconvénient, parce qu'elle ne laisserait subsister aucune trace des analogies que présentent au milieu de beaucoup de différences les deux sortes de cavités volcaniques, analogies qui consistent, entre autres choses,