Lettre sur une séance de l’Académie concernant l’île de Ténériffe. Discussion des mérites de MM Buch et Berthollet ; brouillon [Image 14]

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14/ parlent comme d'un fait, aujourd'hui avéré, de l'existence de vastes cirques près de la base de beaucoup de grands volcans ; lorsqu'ils mettent ces cirques en opposition avec les véritables cratères par lesquels se font de nos jours les éruptions ; lorsqu'ils ajoutent que dans la disposition et la forme des vastes fragments qui témoignent de l'ancienne existence d'un cirque peut-être continu autour du pic, on peut à la rigueur concevoir le résultat d'un effort souterrain qui agissant à la manière d'un fourneau de mine pût d'abord produire un immense entonnoir ; mais que cet entonnoir n'était pas un cratère. Il se forma probablement un milieu continuent MM. les Rapporteurs, un cratère véritable dans les déjections accumulées ont produit le mamelon central. Ce dôme s'affaissera probablement un jour sur lui-même, il résultera de son écroulement un nouveau cirque concentrique, plus ou moins considérable, mais qui ne sera pas plus un cratère que ne le doit être l'entonnoir ou cirque primitif, où nous consentons, disent-ils, à voir l'effet d'une explosion, mais où nous ne saurions voir un cratère dans le sens propre du mot. Ce ne peut être que par les conséquences qu'ils entendent probablement tirer des diverses données qu'ils admettent aujourd'hui, que MM. les Rapporteurs se considèrent comme opposés à M. de Buch, car leurs points de départs et leurs premières déductions sont à-peu-près identiques avec les siens. Les résultats d'observation sur lesquels ils s'appuyent sont précisément ceux sur lesquels M. de Buch a cherché depuis 20 ans à étayer la science des volcans. Le rapprochement de ces résultats lui appartient tellement, que les géologues en grand nombre, qui ont d'abord jugé ce rapprochement erroné, l'ont attaqué nominativement comme de lui ; et c'est même par allusion aux conséquences qu'il entraîne, que dans un passage du rapport M. de Buch est qualifié de chef de l'Ecole. M. de Buch avait déjà cherché dans le pic de Ténériffe la cause de l'élévation de toute l'île au-dessus du niveau des mers.