Annales des Mines (1843, série 4, volume 4) [Image 268]

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.D.E. LA CONSTITUTION GÉOLOGIQUE

que ceux de. la plage. Pour la province d'Oran le même phénomène s'est donc reproduit : lerelèvement y est d'environ 75 à 8o mètres. 5, 5. La Mtidja me parait formée à la même époque ; mais dans les excursions peu nombreuses

que j'ai pu y faire, je n'ai pas trouvé de coquilles marines : d'autres observations sont venues me démontrer le même fait par une autre voie. Je veux parler des cavernes à ossements des environs de Bir-Kluidem et Bir-Madreis ; j'ai visité dans ces deux endroits quatre cavernes, et

je crois qu'il en existe un plus grand nombre. L'une d'elles, très-riche en débris de mammifères, contient à la fois des vertèbres de squales et des débris de l'industrie humaine empâtés avec les ossements par un même ciment, d'où j'ai conclu que cette caverne a été au bord de la mer depuis

l'époque des hommes. Le relèvement qu'a subi le sol est d'environ 132 mètres. En supposant le relèvement à peu près horizon-

tal pour le massif d'Alger,Tai pu tracer les contours de l'île que présentait ce massif à l'époque des cavernes à ossements.

Presque toute la Mtidja est inférieure au niveau de 133 mètres; mais, vers Blida, elle s'é-

lève bien plus haut, quoiqu'on marche sur les mêmes couches d'alluvion ; le relèvement paraît donc avoir été plus fort au pied des montagnes qui dominent cette ville, il y atteint peut-être 3oo mètres.

§8. Parmi les dépôts qui continuent encore à se former le long de la côte, je citerai seulement ceux de Philippeville. Ces dépôts consistent en

grès qui ont empâté des briques et même de grosses pierres de taille romaines, et qui mainte-

DE L'ALGÉRIE.

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nant sont au-dessus du niveau de la mer, de sorte qu'on reconnal t sans peiné que le mur de quai qui subsiste encore était baigné par la mer et permettait aux embarcations de venir s'y amarrer et 's'y décharger. Le relèvement, depuis cette époque, a été d'environ 2 mètres, tandis qu'a Bône le sol, comme je l'ai dit, n'a pas changé sensiblement de niveau. § 9. Les sources thermales déposent des travertins qui empâtent une grande quantité de végétaux et de mollusques terrestres; ces dépôts ne diffèrent souvent pas beaucoup des travertins anciens si répandus sur toute la surface de l'Algérie. 5 xo. Les eaux bouillantes d'Haminani-Mes.. khautin déposent abondamment de rarragonite sayeuse ; il. s'y dépose aussi, mais secondairement, du gypse, du soufre, des pyrites de fer, étc. § il. Les sources de Hammam -Bou-Hadjar , dans la plaine d'Oran , vers Tlemcen, sont trèsremarquables par les dépôts considérables qu'elles ont formés ; ce sont des espèces de chaussées éle-

vées de 15 ou 20 mètres moyennement, et qui

servent d'aqueduc aux sources qui les prolongent sans cesse à leur extrémité ; il y a trois chaussées de cette nature, dont deux ont au moins r000 mètres de longueur. Ces sources sont salées et calcaires, et possèdent une température de près de 500. S12. Le nombre des sources thermales de l'Algérie est très-considérable, beaucoup ne nous sont connues que Par renseignements; les principales qu'il me reste à citer sont les suivantes Celles de rAdisa, à 4o kilomètres au S.-E. dela Calle; on les dit bouillantes et très-considérabIes.

A l'est de la Calle, presque à la frontière de Tunis, on voit des eaux vitrioliques à 36 ou 38° de chaleur environ.