Annales des Mines (1843, série 4, volume 4) [Image 62]

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EXPÉRIENCES FAITES

DANS LE LABORATOIRE DE MÉZIÈRES.

être prises pour modèle, aussi bien sous le point de vue de la perfection des moyens mécaniques et de l'économie des procédés, que sous celui de la direction et de l'organisation générales. C'est clans l'arrondissement de Bar que sont situées les grandes usines d'Abainville , où les flammes perdues des fours à puddler et des feux de chaufferies sont appliquées avec tant d'avantage au chauffage de deux machines à vapeur, l'une de 3o chevaux, l'autre de ioo ; l'usine de Tréveray, où a pris naissance en France le procédé de puddlage au gaz ; les usines de Dammarie , de Moutiers, de Morley, etc., où se fait le moulage de la fonte avec une rare perfection. Les arrondissements de

nement des hauts-fourneaux voisins du département de la Meuse. Ces minerais appartiennent au terrain néocornien ; ils gisent dans les dépressions des calcaires jurassiques de l'étage supérieur. Le depôt en est superficiel, et il est exploité à ciel ouvert dans des excavations qui ont quelquefois jusqu'à 10 mètres de profondeur. Le minerai est en grains, en fragments compactes et en géodes ; il ne contient aucun corps organisé fossile. Suivant la grosseur des grains et l'état d'agrégation des fragments, il est dépouillé dans les lavoirs à bras de l'argile qui l'empâte, ou écrasé sous les pilons des bocarcls. La quantité qui est expédiée chaque année de ces ateliers de préparation s'élève à 38.000 tonnes, qui produisent environ 12.000

Bar et de Commercy comptent 28 hauts-fourneaux, et à elles seules les vallées industrieuses de la Saulx et de l'Ornain en contiennent i6, indépendamment des forges où l'on élabore la fonte, et des nombreux bocards qui préparent le minerai

de fer. Le combustible est, dans ce groupe d'usines, à ùn prix très-élevé, et tandis que d'une part, la houille de Saarbruck y revient au moins à 5o francs les i.000 kilogrammes, et celle de la Loire à 65 francs ; le quintal métrique de charbon a atteint dans ces dernières années la valeur exa-

gérée de io francs, en moyenne. L'ouverture du canal de la Marne au Rhin modifiera ces conditions fâcheuses, au moins en ce qui concerne le combustible minéral, et sous ce rapport, comme sous tant d'autres, sera un véritable bienfait pour la contrée. Les minerais de fer qui alimentent ces usines proviennent des minières de l'arrondissement de Bar. Toutefois, les riches exploitations de la Haute-Marne concourent en partie à l'approvision-

tonnes de fonte, mais à raison de l'emploi des minerais de la Haute-Marne, la quantité de fonte que fabriquent les usines des arrondissements de Bar et de Commercy est plus considérable ; elle s'élève annuellement à 17 ou 18 mille tonnes. Les minerais de l'arrondissement de Bar contiennent tous une petite quantité d'acide'phosphorique - aussi ne donnent-ils pas le fer qu'on désigne dans le commerce sous le nom de fer fort ou de fer de roche. Celui qu'ils produisent est cependant d'une qualité moyenne. En revanche, les fontes de

moulage, obtenues par la fusion de ces minerais, sont en général d'excellente qualité, très-douces et très-faciles à limer. MM. Thirria et Ebelmen (Résultats principaux des expériences faites dans le laboratoire de Ve-

soul en 1839, Annales, t. XVIII) ont examiné les minerais de Tréveray, de Jolibois et de Foucherotte. Ils en ont fait l'essai en ajoutant une forte

proportion de carbonate de chaux et de quartz,