Annales des Mines (1842, série 4, volume 2) [Image 234]

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EXTRAITS.

SUBSTANCES MINÉRALES.

qu'elle est de 9 at. dans le sous-alun de M. Riffaut. Descostils et M. Cordier ont analysé deux alu-

nites pures ; l'une, provenant de Montione en Toscane, et l'autre de la Tolfa , dans les États romains. Ils ont obtenu les résultats suivants Montione (Deseostils). La Toll', (M. Cordier).

Potasse Alumine Acide sulfurique. Eau.

0,138 0,400 0,356 0,106

0,1002 0,3965 0,3549 0,1483

Ces deux résultats diffèrent très-notablement l'un de l'autre, ainsi que de celui que j'ai rapporté plus haut ; mais ils s'accordent en ce qui concerne la proportion de l'alumine qui, si ces résultats sont exacts, est plus élevée dans les alunites de Montione et de la Tolfa que dans l'al imite de Beregszasz. Tette proportion varie-t-elle dans les différents échantillons, c'est ce que l'on ne pourra savoir'iliiêHpar de nouvelles analyses. M. Cordier a considéré l'alunite de la Tolfa comme une combinaison d'alun anhydre et d'hydrate d'alumine, représentée par la formule -1- 5(A1± 3Aq ) ; 2( effectivement cette formule s'accorde assez bien avec les nombres, et l'on pourrait de même, d'après l'analyse que je viens de donner, regarder l'alunite de Hongrie comme formée d'une combinaison d'alun anhydre et d'hydrate d'alumine représentée par la formule 2(À.-1

3Aq

Mais les propriétés chimiques de ce minéral ne permettent pas d'adopter cette manière de voir.

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En effet, à l'état cru il n'est pas attaqué par l'acide muriatique ; d'un autre côté, lorsqu'on le chauffé avec ménagement, il devient attaquable

par cet acide, et en proportion d'autant plus

grande que l'on a expulsé plus d'eau par la chaleur : enfin, quand après en avoir chassé l'eau on le chauffe assez fortement pour en dégager de l'acide sulfurique, il laisse un résidu d'alumine pure lorsqu'on le traite par l'acide muriatique , et le poids de ce résidu est proportionnel à la quantité d'acide sulfurique dégagé. Il est évident que s'il existait de l'hydrate d'alumine en nature dans l'alunite, les phénomènes seraient tout autres ; ce minéral se dissoudrait immédiatement dans l'acide muriatique , tandis qu'après qu'il aurait subi une calcination qui l'aurait rendu anhydre, il ne laisserait plus dissoudre que de l'alun , et donne-

rait pour résidu toute l'alumine qui proviendrait de l'hydrate décomposé. L'alunite devenue anhydre par la calcination, est un sous-sel double dans lequel la totalité de l'alumine est combinée avec l'acide sulfurique et avec la potasse, et non pas un mélange d'alun et d'alumine anhydre ; elle ne renferme de l'alu-

mine libre que quand on en dégage de l'acide sulfurique par la chaleur, et alors on reconnaît la présence de cette' alumine par le moyen de l'acide muriatique qui refuse de la dissoudre.

Si l'eau jouait le rôle électronégatif concurremment avec l'acide sulfurique dans l'alunite, ce minéral pourrait être considéré comme un véritable sel neutre ne contenant pas d'eau de cris-

tallisation, et il ne deviendrait sel basique que par la calcination. Quoi qu'il en soit, dans l'état des choses, on a tout lieu d'être surpris de voir Tome II, 1842. 3o