Annales des Mines (1842, série 4, volume 1) [Image 153]

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mÉmoinE 5I311 L'EXPLOITATION DES MINES

castle et le chapitre de Durham pour la propriété de la rivière. La première fut déclarée la seule maîtresse, et en 1698 elle percevait des droits sur les navires qui venaient chercher le charbon. En 1723, il fut établi que les dix années précédentes on avait dépensé pour l'entretien de la rivière une

somme de lo,000 livres (250,000 francs). En 1726, une pétition fut adressée aux maire ét alderman de Newcastle parce que la Tyne était embarrassée par le lest que les navires avaient

l'habitude de jeter dans la rivière. -11 paraît que cette réclamation fut sans effet; car quarante ans après, en lévrier 1765-, le commerce du charbon adressa une pétition au parlement dans le même but. On reconnut alors l'utilité de nettoyer la rivière. Depuis cette époque et aujourd'hui même on enlève à l'aide de bateaux dragueurs les sables qui obstruent le passage en plusieurs points , ils sont ensuite amenés près du rivage et débarqués à l'aide d'un mécanisme que nous décrirons plus loin et qu'i sert également à enlever le lest des navires. Pendant longtemps la houille fut prise sur les bords de la Tyne par des bateaux appelés Keels, qui 'la transportaient à l'embouchure, où elle était transvidée dans les navires. Bientôt on établit des embarcadères (Staiths) qui permettaient aux vaisseaux de venir recevoir directement leur charge. Bien que ces staiths se bornassent alors à des spouts plus ou moins compliqués, genre

d'embarcadère dont on trouvera plus loin la

description , ils faisaient du tort à l'industrie des keelmen (bateliers qui conduisaient les keels). Aussi , le 5 juin 1633, une 'pétition fut reçue par Charles I", lors de son passage à Tynemouth, contre les staiths qu'on prétendaitnuisibles à la navigation.

3ot Mus tard une nouvelle pétition fut adressée contre PE }MILLE DE NEWCASTLE.

eux à la corporation. Une compagnie de vieux et vigoureux keelmen accompagnaient dans un bateau le jury de la rivière pour lui rendre évident le dommage que produisaient les staiths. Ces faits se passaient en i17 . En 1794, ils se firent justice. par eux-mêmes et commirent beaucoup de dépits. Quand en 1807 , William Chapman inventa l'in-

génieux embarcadère qui porte le nom de drop, son établissement fut un bien plus grand sujet de plainte pour ces intrépides bateliers. En 1819 et 822, pendant leurs émeutes, un de leurs principaux motifs était les griefs qu'ils prétendaient avoir contre les staiihs; trouvant que la force leur manquait , ils eurent recours à la loi. Ils prétendaient que les embarcadères, les bouées et. les

ancres, faisaient le plus grand dommage à la rivière ; la cause fut jugée à York en 1824. M. Brougham plaidait pour les keelmen; mais son 'éloquence ne put les empêcher de perdre

leur procès. Cette défaite paraît les avoir réduits pour toujours au silence. En 1816, une inspection eut lieu sur la rivière Tyne. On trouva la profondeur peu considérable. A l'embouchure à North Shield, l'augmentation de hauteur due à la marée est ordinairement 14 pieds 3 pouces (4"1,34), à Hebburn , ii pieds ro pouces (3",6o) , et à Newcastle i i pieds 7 poli-

ces (3m,53). La largeur est très-variable ; on proposa de la rétrécir en construisant des jetées transversales dont on comblerait les intervalles et qu'on réunirait par un mur. La dépense totale est estimée 519,32o sterl. (12.983.000 francs). Il a été fondé un jury de la rivière qui chaque année, le jour de l'Ascension, inspecte les bords de la Tyne