Annales des Mines (1841, série 3, volume 19) [Image 299]

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DÉS ÎLES FÉROE.

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ROCHES ET. MINÉRAUX

goutte à-goutte dans la caverne, où il a formé au bas un premier dépôt opalin, demi-transparent, qui a nivelé la surface du sol (i); ensuite il a élevé plusieurs couches successives alternativement opa-

ques et translucides, et la supérieure présente

d'une manière très-visible les renflements formés sur différents points où tombaient les gouttes de liquide et où s'établissait le fondement de la petite colonne qui s'élevait peu à peu ; dans certaines parties, ces colonnes sont encore creuses à l'intérieur. Ainsi la calcédoine a la même origine que les stalactites calcaires celles-ci sont produites par un liquide qui, en traversant des roches calcaires, a .dissous un peu de chaux carbonatée à l'aide d'acide carbonique; de mêmeil est probable que des eaux acides, contenant soit de l'acide sulfuri-

que provenant des pyrites de fer, soit un autre acide, auront réagi sur les trapps (silicate d'alumine, chaux, etc.,) et entraînant avec elles un peu de silice en dissolution, seront venues la déposer peu à peu sous forme de stalactites. L'origine des zéolites est 'beaucoup plus incertaine, cependant l'association à peu près constante des zéolites avec des roches de trapp ou de basalte, montre qu'il y a une certaine dépendance entre

le minéral et la roche, et sous ce rapport les zéolites diffèrent dès autres substances minérales qui remplissent les filons ; en ce cine celles-ci ne sont (1) Les dépôts siliceux formés dans les Geysers de l'Islande sont d'une nature analogue ; mais la première couche qui se produit est opaque et les suivantes sont 'transparentes , tandis qu'aux îles Féroé c'est le contraire.

J91 pas nécessairement dépendantes de la roche encaissante.

Les connaissances que peut .fournir. la chimie sur la cristallisation des substances minérales sont encore trop bornées, quoiqu'elles se soient beau-

coup étendues dans ces dernières années, et les éléments que nous avons à notre disposition pour produire des réactions analogues à celles qui ont dû se. passer dans la nature sont bien trop limités pour que l'on puisse préciser toutes les circonstances dans lesquelles ont pu se former les minéraux. La même difficulté existe pour expliquer l'origine des zéolites ; ,jusqu'à présent on n'a pu produire artificiellement des cristaux de zéolites, mais il est aussi facile de concevoir des zéolites cristallisant

par voie humide, que de la galène, de la pyrite

de fer, etc. On sait même que les acides dissolvent

les zéolites, mais quoique tous les éléments se trouvent en dissolution dans la liqueur, on n'a pu arriver à les obtenir réunis ensemble sous forme cristalline. Comme il est impossible, dans l'état actuel de la science, d'expliquer chimiquement toutes les cir-

constances de la formation des minéraux zéoliti-

ques, il faut se borner à énoncer, d'après les relations minéralogiques de leur gisement, la manière la plus probable dont ces substances paraissent avoir pris naissance. D'après la description

que j'ai donnée du gisement des zéolites, il est vraisemblable que la roche de trapp qui accompagne constamment les zéolites etquinen diffère, que par une dissimilitude dans les proportions des éléments, aura éprouvé en certains points une décomposition. Sous l'influence de certains agents chimiques et physiques, et qu'a la suite de réac-