Annales des Mines (1841, série 3, volume 19) [Image 272]

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CHIMIE. 54° possède déjà, dans les circonstances ordinaires, la mollesse suffisante pour que- la soudure puisse avoir lieu. Cette dernière considération m'a fait entrevoir la possibilité de traiter diverses poussières métalliques de manière à les amener à un état d'agglomération , de ductilité et de cohésion parfaites sans passer par l'intermédiaire de la fusion. J'exceptai pourtant du nombre les métaux aigres et

fragiles; car le choc du marteau et la pression détruisent leur agrégation au lieu de l'augmenter. Cependant il serait peut-être possible de trouver des circonstances favorables à la cohésion de quelques-Uns d'entre eux, puisque le zinc, par exem-

ple, se laisse très-bien étirer à la filière, à une température voisine du point d'ébullition de l'eau,

et que j'ai obtenu une fois accidentellement du bismuth très-pur et très-ductile par une sorte de

liquation, en opérant la sulfuration partielle d'une masse de ce métal; si même ma mémoire ne me trompe pas, M. Chaudet serait parvenu au même résultat en suivant une autre marche. Il était évident encore qu'il fallait éviter, dans ces opérations, les interpositions des poussières étrangères au métal à souder, parce qu'elles s'opposent au rapprochement de ses molécules ; par conséquent aussi il fallait éviter dans l'opération la formation 'des oxydes qui jouent le même rôle que les autres poussières. Le fer , par exemple, se soude à lui-même, parce qu'il est capable de supporter sans se fondre une forte chaleur blanche

qui permet d'obtenir la fusion de l'oxyde des battitures que les coups de marteau font jaillir hors des surfaces mises en contact ; c'est encore par la raison contraire que le même fer simplement étiré

EXTRAITS.

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au laminoir et conservant une partie de son oxyde dans l'intérieur de ses pores, n'offre souvent autre chose qu'un paquet de fibres sans union intime

et entre lesquelles la loupe fait reconnaître une. poussière grisâtre qui n'est que l'oxyde interposé dont la présence détruit la cohésion de l'ensemble. Ceci posé , j'opérai d'abord sur l'argent pulvérulent réduit du chlorure par l'acide sulfurique et le zinc. Cette poudre, tassée dans un creuset, fut soumise à un simple recuit qui en rapprocha les molécules suffisamment pour qu'elles

pussent supporter sans gerçures de très-légers coups de marteau. ,Cette première précaution prise , je chauffai de nouveau , puis je soumis la

masse à un nouveau martelage, et ainsi de suite ; en sorte qu'au bout de quelques opérations j'ob-

tins une barre parfaitement tenace, ductile et

homogène, que je laminai et dont je fis fabriquer

par la méthode du repoussé , un vase dont le

poli mit en évidence la parfaite homogénéité. Ce , traitement est , comme on le voit, la répétition exacte de celui qui a été suivi pour le platine. J'essayai ensuite l'or obtenu en poudre par finquartation et le départ à l'eau forte ; les résultats furent absolument les mêmes que pour l'argent. Le cuivre devait se comporter d'une manière identique , si je parvenais à m'opposer à la formation de l'oxyde, et je tentai l'expérience sur la poudre métallique de la réduction du peroxyde

par un courant de gaz hydrogène. Cependant

j'éprouvai de grandes difficultés à cause de la facilité avec laquelle il se forme des traces d'oxydule , même en opérant sous le charbon. La méthode qui m'a le mieux réussi est la suivante. Je choisis dans le tube qui a servi à la réduction un

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