Annales des Mines (1841, série 3, volume 19) [Image 176]

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THÉORIES DE LA CÉMENTATION

à ma connaissance avant 'mon premier mémoire, m'ont paru avoir une analogie plus oit moins directe avec celles que j'ai émises. 36. Histoire de l'oxyde de carbone.

L'oxyde :de carbone a été nécessairement ohserve dès l'époque où ron a commencé à faire usage des fourneaux à courant d'air forcé, c'est-à-

dire depuis une haute antiquité. Ce gaz a dû en effet se manifester, par la flamme vive qu'il produit en brûlant, dès qu'on a été dans le cas de projeter un courant d'air au milieu d'une masse de charbons embrasés. Selon toute probabilité, on

trouverait, en parcourant les écrits des anciens chimistes , que la propriété la plus saillante de ce gaz, celle d'être combustible, a été plusieurs fois signalée ; ce qui est certain toutefois , c'est que son existence scientifique ne date que d'une époque très-récente. La découverte de l'oxyde de carbone eut pour origine la lutte que l'illustre docteur Priestley engagea, dans la dernière année de sa vie, pour défendre contre l'école de Lavoisier, la doctrine du

ET DES FOURNEAUX A TUYÈRES.

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beaucoup d'autres faits contraires, selon lui ; à la théorie nouvelle , qu'un mélange intime dechar--

bon et de battitures (oxyde magnétique de fer obtenu dans les forges) , chauffé dans une cornue, produit un mélange d'acide carbonique et d'un gaz inflamMable. Le chimiste français Adet publia (1), au commencement de 1798, une traduction françaiàe de cet ouvrage, et y joignit une réfutation dans laquelle il répondit avec succès ,au nom de la nouvelle école, à la plupart des objections de Priestley; mais il ne fut pas aussi heureux en essayant d'expliquer la production du gaz inflammable dans la réduction des battitures par le charbon : il affirma que le gaz observé n'était autre chose que celui qui se dégage du charbon de bois, calciné seul en vase clos, et il en conclut que sa présence était na-

turelle dans l'acide carbonique produit par la réaction du charbon sur l'oxyde de fer.

Priestley ne se tint pas pour battu par cette

réponse; il recommença .ses expériences, annonça

de nouveau (2) que le gaz inflammable est un

phlogistique. Cherchant à mettre en défaut, la théorie que les chimistes français propageaient alors avec tant d'éclat et de succès, Priestley fit connaître un fait jusque-là inaperçu , et le signala

produit essentiel de la réaction du charbon sur les battitures , et motiva cette conclusion sur ce fait que du charbon et des battitures , calcinés isolé-

au monde savant comme inexplicable au point de vue admis par Lavoisier, sur la nature chimique de l'oxygène du carbone et de l'acide carbo., nique. Dès l'année 1796, Priestley annonça (i) , parmi

Mme ouvrage, traduit de l'anglais et suivi d'une

réponse, par P. Adet. Paris, chez Guillaume , rue de l'EBerthollet et Fourcroy firent un rapport sur peron, 8. cet ouvrage d'Adet, à la classe des sciences physiques et niathématiques , en mars 1793.

(1) Réflexions sur la doctrine du phlogistique et sur la décomposition de l'eau , par Joseph Priestley. Northunf berland (Etats-Unis d'Amérique) , 18 juin 1796.----Ouvrage cité, Annales de chimie, teille 26, page 302.

Etats-Unis d'Amérique ,au commencement de l'année1800. - Cité, Bibliothèque Britannique (sciences ef arts), tonte 17, page 131.

Preuves de la doctrine du phlogistique et de là composition de l'eau, par Joseph Priestley. Publiées aux