Annales des Mines (1840, série 3, volume 18) [Image 86]

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FOURNEAU A RÉVERBÉRE

A DOUBLE SOLE.

et demie du soir, soit après quatorze heures et

l'état liquide dans le bassin intérieur qu'il remplit, et souvent il s'échappe par les portes. Pour éviter ce dernier inconvénient , pour raffermir la sole et abaisser la température du premier copartiment, on jette quelques seaux d'eau dans ce compartiment lorsqu'il est, vidé.. On juge par la

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demie, la température est arrivée au maximum ; les matières ne rendent plus rien; on arrête l'opération. On réunit les crasses que l'on extrait par la première porte, en les faisant tomber sur le sol de la fonderie ; on les arrose fortement pour las, refroidir. Pendant que la sole est suante et ramollie, on en égalise /a surface avec le plat d'une spadelle ; si,. elle a été

qu'il y ait des cavités et des ger-

çures , onattaquée' y jette de bonnes crasses que l'on empâte quelquefois avec de la chaux.

Pendant tout le travail que l'on vient de décrire, le grillage s'opère dans le premier compartiment, et aussitôt que le fourneau de fusion est libre, que le plomb est lingoté , les ouvriers du deuxième fourneau y font passer la charge grillée.

Les fondeurs, qui viennent de terminer leur opération, lingotent le plomb, chargent le fourneau de grillage et se retirent. On voit que l'on conduit deux opérations à la fois. Chaque opération dure seize heures; elle s'exécute successivement dans deux fourneaux. On charge toutes les huit heures. Comme on est toujours en fonte dans le premier compartiment, a sole est continuellement exposée à une température très-élevée ; elle se ra-

mollit tellement qu'elle peut laisser suinter les matières en fusion à travers l'autel; le plomb et les crasses peuvent couler dans le cendrier. D'un autre côté le minerai grillé, qui provient du fourneau de grillage, éprouve un changement brusque de température, et, étant soumis immédiatement à la chaleur élevée du fourneau de fusion, peut fondre de suite ; il se réduit en mattes et coule à

couleur, à défaut de pyromètre, de l'intensité de la chaleur, et la température du fourneau de fusion

étant abaissée au degré de celui de grillage, on peut faire passer la charge sans crainte et continuer le travail sans inconvénient, Si pendant le travail on poussait trop le feu, le sous-sulfure riche en plomb, qui est très-fusible, de pâteux qu'il était passe à l'état liquide alors tout

coule à la fois, et le plomb et les mattes. Il est bien difficile alors de conduire l'opération à. bonne

on obtient peu de plomb et beaucoup de mattes. On tâche de remédier au mal en jetant de la brasque ou de la chaux sur les matières en fusion. Le charbon diminue la masse des sulfates, en décomposant l'acide sulfurique, sèche les matières et désoxyde le plomb. La chaux favorise la désulfuration.

fin ;

L'introduction du nouveau procédé, quoique ne changeant rien au fond du travail des spa

delles, nous a cependant donné quelques embarras. Le premier compartiment était toujours trop chaud, et les matières coulaient en mattes; le tirage ne s'opérait que dillicilement. J'ai fait usage de l'eau pour refroidir le fourneau, et j'ai fait exhausser

la cheminée ; alors le fourneau a pris son état normal.

On verra par le tableau de la fonte, qui est ciaprès, que le premier mois a donné peu de plomb et beaucoup de crasses. Ces crasses étaient composées de maltes en grande partie.