Annales des Mines (1840, série 3, volume 17) [Image 149]

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EMPLOI DE LA FLAMME DU GUEULARD

fourneaux sous l'influence des hautes tempéra-

tures. Enfin adopter des dispositions telles qu'on ne soit pas obligé d'arrêter la production de vapeur et la machine, dans le cas où l'on mettrait hors le haut-fourneau. Pour résoudre le premier problème, nous avons admis comme résultat d'expériences, qu'un mètre carré de surface directe développant 33 kilo-

grammes de vapeur, et un -mètre carré de surface, sous l'influence de la chaleur des gaz enflammés , n'en développant à peu près que la moitié, il ne fallait compter que sur ce dernier produit, et par conséquent accroître beaucoup les surfaces de chauffe , c'est pour cela que les chaudières qui n'étaient destinées qu'a alimenter une machine de 20 chevaux ont été portées aux dimensions employées pour une machine de 4o. De plus, comme la chaleur dont nous pouvions disposer n'était due qu'à la combustion des gaz qui

s'échappent du haut - fourneau, nous avons dû chercher à favoriser cette combustion. Pour cela nous avons donné de grandes sections aux carneaux (i) , afin de diminuer la vitesse d'écoulement des produits de la combustion, et de les exposer plus longtemps au rayonnement des surfaces chaudes et étendues de l'enveloppe réfractaire du massif des fours recevant les chaudières.

Ensuite, au-dessous de la porte de chargement, nous avons ménagé une ouverture destinée à permettre l'introduction de l'air extérieur pour ser(1) La section des carneaux des bouilleurs est de 37 dé-

cimètres carrés, celles .des carneaux des chaudières de

50 décimètres carrés.

397 vir à la combustion des gaz non encore enflammés. AU HAUT-FOURNEAU DE NIEDERBRONN.

De cette manière les gaz inflammables exposés au rayonnement des surfaces échauffées, et trouvant dans l'air extérieur, qui est attiré par le tirage, l'oxygène nécessaire à leur combustion, sont dans les meilleures conditions pour s'enflammer.

Cette grande section de carneaux a d'ailleurs un autre but, c'est de permettre le libre écoulement de la grande quantité de flamme et de gaz qui s'échappe du gueulard afin de n'altérer en rien la marché du haut-fourneau. En second lieu, les variations de température au gueulard sont très-grandes; en effet, au ment de la charge on introduit une grande quantité de charbon et de mine humide qui refroidit les gaz et les empêche de s'enflammer, puis bientôt ce charbon est en ignition et développe une grande chaleur; il fallait donc obvier à ces variations de température, qui auraient infailliblement amené de grandes inégalités dans la production de vapeur, c'est sur l'excès de chaleur dont on peut disposer dans certains instants que l'on a compté pour régulariser la quantité de vapeur produite, c'est pour cela que nous avons adopté pour les fourneaux des chaudières de grands développements , afin de multiplier les surfaces soumises à l'influence de la flamme du gueulard. Cela explique encore pourquoi nous avons adopté de grandes dimensions pour les chaudières; c'est qu'il nous fallait augmenter les surfaces du métal comme nous avions augmenté celles pour l'inflam-

mation des gaz. Ensuite ces grandes dimensions avaient l'avantage d'accroître le volume de l'eau et celui de la vapeur, pour que, par les variations d'intensité du foyer, l'une ne soit pas altérée dans