Annales des Mines (1839, série 3, volume 15) [Image 285]

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DE SUBSTANCES MINÉRALES.

ANALYSES

5. Analyse du CALCAIRE BITUMINEUX

dit Val de

Travers ( principauté de Neuchâtel ); par

M. P. Berthier. Ce minerai constitue un gîte très-considérable

qui est connu depuis plus d'un siècle. Il a été récemment l'objet d'une concession , qui a été instituée par le roi de Prusse comme prince de

Neuchâtel.

Il est compacte, sans aucune apparence de division schisteuse , d'un brun très-foncé presque noir, et rempli de petites lamelles brillantes qui paraissent provenir de coquilles changées en spath calcaire. Il ne contient absolument que du carbonate de

chaux et du bitume, et ne renferme pas trace d'argile, non plus que de sulfate de chaux. Par calcination en vase clos, il laisse o,5o de chaux caustique blanche , qui ne retient qu'une trace de charbon en mélange.Lorsqu'on le chauffe lentement, il se ramollit, s'agglomère, brûle avec

flamme en répandant une odeur bitumineuse pure, et il reste o,88 de carbonate de chaux très-blanc. Il contient par conséquent 0,12 de bitume.

Quand on le traite par l'acide muriatique à froid, le calcaire se dissout, et le bitume se pelotonne en grumeaux et vient nager à la surface de la liqueur. Ce bitume est mou à la température ordinaire, et on peut le pétrir entre les doigts comme de la poix. Il se dissout en grande partie dans l'éther et en totalité dans l'essence de térébenthine. On dit que pour faire des mastics le calcaire du

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Val de Travers n'exige' pas l'addition d'une aussi (mande proportion de bitume liquide que le calcaire de Seyssel. 6. hzdice de DÉBRIS ORGANIQUES dans les aocucs

les plus anciennes du globe ; moyen de distinguer les trapps des basaltes ; par M. Braconnot. ( Ann. de ch., t. 6, p. i o4. ) J'ai soumis à la distillation , dans une petite

cornue de verre, un très-grand nombre de roches de diverses formations, et j'ai reconnu que les unes laissent dégager des vapeurs ammoniacales qui ramènent au bleu le papier de tournesol rougi par les acides, tandis que les autres ne présentent pas ce caractère ; et de plus, que parmi. les roches qui

laissent dégager de l'ammoniaque , la plupart exhalent l'odeur empyreumatique , tandis que d'autres ne manifestent aucunement cette odeur. Il résulte de mes expériences que les trapps , et entre autres les trapps de la côte d'Ency ( Meurthe ), qui avaient été pris pour des basaltes, donnent à la distillation des huiles empyreumatiques et de l'ammoniaque ; d'où il suit qu'avant la formation de ces roches vivaient des êtres organisés dont les débris se trouvent encore intimement mélangés avec les autres éléments qui les constituent; tandis qu'au contraire les véritables basaltes, ceux d'Auvergne par exemple , ne donnent rien de semblable.

J'ai trouvé encore que la plupart des roches dites primitives donnent un produit ammoniacal à la distillation, et que par conséquent, de quelque manière que l'on explique leur formation, elle n'a pas eu lieu à une haute température. La

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