Annales des Mines (1838, série 3, volume 14) [Image 139]

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E XPÉRIE NUES FAITES

Les eaux de lessivage renfermant 18 p. ioo de

matières salines, on voit qu'elles peuvent produire les 0,13 x 0,27 = o,o486 de leur poids d'alun naturel. Le sulfate d'alumine excédant pourra donner en alun, par une addition convenable de sulfate de potasse, 0,1159 du poids des eaux de lessivage, ce qui donnera un total de 0,1645 d'alun pour i d'eau de lessivage à 18° Baumé.

En supposant tout le fer à l'état de protoxide ,

les eaux de lessivage pourraient produire les o,18 x 0,417 ou 7 p. ioo de couperose anhydre ou 13 p. too environ de couperose cristallisée. Il reste toujours, à la vérité, dans les eaux-mères, avec le sulfate d'alumine' une quantité considérable de sulfate de peroxide de fer qui provient des terres à lessiver, ou qui se forme aux dépens de l'oxygène de l'air pendant les opérations qu'on fait subir aux eaux. On voit, d'après l'analyse précédente, qu'il existe dans les eaux de lessivage une quantité d'acide sulfurique presque suffisante pour former un sel neutre avec tout le fer supposé à l'état de peroxide. Ainsi on peut être assuré qu'il ne se déposera jamais de sous-sel de peroxide. Je crois qu'on pourrait employer avec avantage le moyen suivant pour empêcher la formation de sulfate de peroxide de fer, et pour ramener au minimum d'oxidation celui qui se serait formé. Il consisterait à concentrer les eaux de lessivage sur du protosulfure de fer qu'on obtien-

drait facilement en fondant la pyrite dans un petit fourneau à manche ou en la distillant en

vases clos. L'acide libre dans les eaux dissoudrait le protosulfure de fer avec dégagement d'hydro-

DANS LE LABORATOIRE DE V ESOU L.

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gène sulfuré, qui a, comme on le sait, la propriété de transformer les sels de peroxide de fer en sels de protoxide avec dépôt de soufre. L'action une fois commencée, continuerait d'elle-même, car, en se transformant en sel neutre de protoxide S, le persulfate de fer F S3 rend libre de l'acide sulfurique qu'il contient. La couperose obtenue ne serait pas aussi acide que celle produite par les procédés ordinaires. La quantité d'acide sulfurique renfermée dans les eaux équivaut à 0,224 de soufre. Lés 0,2 1 6 de peroxide de fer correspondent à 0,151 de fer qui n'exigent que 0,178 de soufre pour former de la

pyrite. On est donc conduit à admettre qu'une partie de l'acide sulfurique provient de la condensation des vapeurs sulfureuses, car il n'est pas vraisemblable, si l'on considère la grande acidité des eaux, de supposer qu'il soit resté du sous-sulfate de fer dans les résidus du lessivage.

Les tas d'anciens déblais de la mine de Corcelles doivent être considérés comme des mélanges

de différentes matières réparties fort irrégulièrement dans leur intérieur ; savoir : Des houilles menues, plus ou moins mélangées de gypse et de pyrites; Des schistes pyriteux et alumineux. La potasse provient sans doute des débris feldspathiques disséminés dans les schistes, et l'ammoniaque est un des produits de la distillation de la houille. L'agent de la décomposition de la houille, de la transformation des bases en sulfate, est la pyrite de fer S2. En absorbant de l'oxygène et en se transformant en sulfate neutre de protoxide de