Annales des Mines (1838, série 3, volume 14) [Image 43]

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NOTICE SUR L'AFFINAGE

plomb est riche, plus aussi est grande la teneur en argent de la portion du plomb que l'on coupelle. Il est alors nécessaire de soutenir une température plus élevée pour donner aux particules de litharge une grande fluidité, afin qu'elles ne retiennent aucune particule d'argent : par suite, la quantité de combustible consommé et la perte en plomb volatilisé augmentent dans un certain rapport. En définitive, avec un plomb d'une teneur plus grande que celle de 5 onces par fodder, le total

c es frais du traitement par le nouveau procédé augmente avec la richesse du plomb traité. Dans la coupellation directe , la dépense en main d'oeuvre , en combustible, etc., n'augmente guère dans les nouvelles circonstances : de sorte que la supériorité économique d'une méthode sur l'autre serait fortement diminuée dans ces mêmes circonstances. Remarquons enfin que si l'usine de Newcastle est placée dans une condition spéciale telle qu'on y est conduit à ne pas augmenter beaucoup la teneur du plomb d'oeuvre, afin d'obtenir du plomb

de litharge qui a sur le plomb ordinaire un excédant de valeur', que lui donne la coupellation, un grand nombre d'usines sont situées dans des conditions menant au même résultat. En effet, pour que le plomb puisse se coupeller, il n'est pas nécessaire qu'il soit pur; on ne cherche donc pas à augmenter sans nécessité la difficulté de son extraction, et ce sont généralement des plombs impurs que l'on passe à la coupelle. Mais, après la forrnation et l'enlèvement des abzugs, c'est-à-dire

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DU- PLOMB ARGENTIFÈRE'.

de divers sulfures composés en grande partie des métaux qui altèrent les qualités du plomb, après

l'écoulement des abstrichs oi litharges noires impures , on sait que la litharge devient niai'chaude, et le plomb qui résulte de sa réduction est d'une qualité,bien supérieure' et sa valeur est beaucoup accrue. Conclusions.

Il résulterait des considérations énoncées précédemment, que l'affinage par cristallisation ne s'appliquerait guère à des plombs passablement riches en argent, et surtout à des plombs aussi riches que ceux des usines françaises; A des plombs pauvres en argent, mais impurs, à moins qu'il ne fût possible de trouver un débouché avantageux pour ce plomb impur. Le nouveau procédé ne conviendrait donc bien réellement que pour des plombs pauvres et purs, c'est-à-dire analogues à beaucoup de ceux produits dans le Cumberland; et son avantage sur l'ancien serait d'autant plus grand que le plomb affiné aurait une richesse moindre; cette diminution n'ayant d'autre limite que celle dépendante des conditions économiques dans lesquelles on opère. Ainsi, dans l'usine de Newcastle il est suffisant que le plomb argentifère ait la teneur de 4 onces par fodder, ou contienne o,000to4 d'argent.

Telle est, ce nous semble, la juste valeur du procédé. Nous nous étayons, il est vrai, sur des considérations dont nous ne nous dissimulons pas

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