Annales des Mines (1838, série 3, volume 14) [Image 31]

Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.

EMPLOI DU BOIS EN NATURE

double de celle de la vapeur d'eau, on trouverait que l'abaissement de température doit être de

458..

En tout cas, les nombres qui viennent d'être calculés, et dont le premier est certainement un minimum, permettent d'expliquer d'une manière satisfaisante les résultats de nos expériences, en ce qui concerne la variation brusque qu'éprouve la température du haut-fourneau; et si l'on ad-. met ce premier résultat, on en conclura nécessairement qu'aucune portion des produits volatiles de la distillation du bois n'est brûlée par le courant d'air déjà désoxygéné qui traverse le fourneau. An reste , l'intensité et la couleur de la flamme, qui se dégage du gueulard lorsqu'on roule au bois , prouve qu'une grande partie, sinon la totalité des produits de la distillation, échappe à la combustion dans l'intérieur du fourneau. Ce fait n'a rien qui puisse surprendre. En effet, si l'on compare la quantité de vent consommée

par un fourneau marchant au charbon de bois avec la quantité de charbon qu'il brûle, on trouve dans presque tous les cas que la proportion d'oxy-

gène lancée dans le fourneau, jointe à celle abandonnée par les minerais, est supérieure de beaucoup à celle que le charbon exigerait pour se transformer en acide carbonique. On observe cependant qu'il se dégage au gueulard de trèsgrandes quantités d'oxide de carbone qui se formé dans le fourneau it une très-haute température,

et qui y existe avec une forte proportion d'oxygène libre. Toutefbis , il est constant que la distillation du bois laisse dans le fourneau , outre le charbon.,

DANS T,,ES nAti TS-FOUB,SEA UT.

61

'certains produits fixes, dont l'effet réductif ou .calorifique n'est pas sans importance. D'une part , une grandie partie du goudron se condense dans les parties supérieures du fourneau au contact des corps froids. La nouvelle distillation qu'il éprouve plus tard doit laisser pour résida une proportion très-notable de charbon. D'un autre côté, on a pu voir, d'après les expériences rapportées plus haut , que la distillation

du bois, et particulièrement celle de la partie

centrale des morceaux d'un certain volume , s'opé-

rait dans un espace échauffé jusqu'au rouge. La température initiale desvapeurs produites est trèsinférieure à celle de l'atmosphère gazeuse à laquelle elles se mêlent. Elles doivent subir alors des modifications analogues à celles qu'éprouvent les produits de la distillation du bois, lorsqu'on

les fait passer à travers un tube de porcelaine chauffé au rouge. Tous les composés ternaires se décomposent et se transforment en composés bi-

naires, avec. dépôt de charbon qui se forme de préférence sur les corps les plus échauffés. Telle est probablement l'origine de cette pellicule mince de charbon métalloïde qui recouvre chaque grain de minerai dans nos expériences nos et 4 ( Il eût été très-intéressant de rechercher la proportion de charbon que laisse le bois en se distillant dans le fourneau. Malheureusement ,les chars.,

(1) Cette explication donne la clef de certains phéno-

mènes métallurgiques assez remarquables qu'on a observés dans le roulement du fourneau de Vellexon , en juin 1837.

A cette époque, la charge en combustible se composait de 3 Fasses de charbon et 3 Fasses de bois desséché. chaleur s'étant portée au gueulard , on obtint pendant quelque temps des /ailiers tellement surchargés de gra-