Annales des Mines (1838, série 3, volume 13) [Image 361]

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RÉDUCTION

ordinaires, qui renferment, terme moyen, o,5o d'oxide de fer, et produisent 0,35 de fonte au haut-fourneau, brûlent donc au moins 0,0586 de charbon en se réduisant ; d'où il suit, que pour obtenir i partie de fonte la quantité de charbon

consommé dans l'acte de la réduction est de 0,17 au moins; cette quantité serait double, ou de 0,34, si le carbone et l'oxygène ne formaient en se combinant que de foxide de carbone. Or, la consommation totale qu'exige la production de i partie de fonte, étant comprise entre i et 1, 5 , on voit que la portion qui opère la réduction s'élève toujours à plus du neuvième du total , et qu'elle est même quelquefois de plus du sixième. Toutefois, quant à l'économie définitive que l'on peut espérer de ce moyen de réduction, il reste à savoir si les frais de préparation des briquettes n'absorberaient pas les bénéfices provenant de la diminution de consommation du combustible et du plus grand rendement du minerai ; à cet égard l'expérience seule peut prononcer ; mais toujours est-il certain que des, essais dirigés dans ce but auraient un grand intérêt. Je crois donc faire une chose utile aux personnes qui se décideront à entreprendre de semblables essais, en consignant ici le résultat sommaire de quelques recherches de laboratoire dont je me suis occupé à ce sujet. On pourrait mêler au minerai de fer, .pour le

réduire, de la sciure de bois, de la tourbe, du charbon de bois à l'état de fraisil provenant des

balayures des halles, etc., ou de la houille. Dans le traitement au bois, la sciure, provenant du débit des gros morceaux en bûchettes, ne laisse pas que de former une masse assez considérable

DES MINERAIS DE FER.

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puisque, selon M. l'ingénie& Bineau , son poids s élève , terme moyen, aux o,o3 de celui du bois débité. Son état d'extrême division ne permettrait guère d'en faire un autre emploi que celui que j'ai indiqué. Pour pouvoir apprécier la manière ,dont elle agirait, il m'a paru convenable d'examiner d'abord comment elle se comporte à une température déterminée voisine du point de réduction-de l'oxide de fer. A cet effet, j'en ai distillé un poids connu dans une petite cornue de verre que j'ai chauffée graduel-

lement, en maintenant la panse dans un creuset rempli de plomb découpé en petits morceaux ; j'ai poussé le feu jusqu'au point de faire fondre le métal, mais j'ai fait en sorte de ne dépasser que de très-

peu le terme de la fusion, en sorte que l'expé-

rience doit être considérée comme ayant été faite

à la température d'environ 400 c. J'ai entretenu

le métal à l'état de liquidité pâteuse pendant deux heures, et en ayant soin de couvrir le bain métallique de charbon de brasque pour empêcher l'oxidation ; puis, quand j'ai retiré la cornue, j'ai fait tomber quelques gouttes d'eau sur le dômq pour l'étonner, et de cette manière j'ai pu en détacher le col sans choc, et recueillir avec exactitude le résidu de la distillation. De la sciure bien desséchée à l'air m'a donné de cette manière 0,25 à 0,26 de charbon de couleur noire, mais ce charbon perdait encore par une forte calcination le 5e de son poids ; en sorte qu'en définitive la sciure a produit dans l'expérience 6,20 de charbon calciné, proportion que l'on atteint bien rarement par la carbonisation en forêt. On voit par là que pour arriver au maximum de produit, il. suffit de bien gra-

duer la chaleur, mais sans qu'il soit nécessaire (Fera-