Annales des Mines (1838, série 3, volume 13) [Image 264]

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PROCÉDÉS POUR

J'ai fait aussi quelques recherches avec de la vapeur trèscomprimée ; elle pénétra naturellement dans le fourneau

avec une grande force. Le résultat fut que, près du point d'introduction de la vapeur, la température diminua, et que le combustible s'éteignit presque. je ne recherchai pas alors si, en montant dans le fburneau, la vapeur se décompose et y brûle ; mais cela arrive très-probablement quand la température est assez élevée et le courant d'air assez fort. Cette même vapeur éteignit presque complétement une bassinoire ( Warmbecken ) remplie de coke ; on devait s'y attendre, car la température n'était pas assez élevée pour la décomposition de la vapeur, et par conséquent pour brûler les produits gazeux combustibles. D'après les résultats que j'ai obtenus , il serait à désirer que dans les usines où l'on consomme une grande masse de combustible, on fit des essais en grand pour savoir jusqu'à quel point l'emploi de la vapeur d'eau peutépargner du combustible. Je conseille pour cela d'introduire de la vapeur à la pression ordinaire dans différentes parties du fourneau,

et de donner également assez de vent. Si ce procédé était susceptible d'une application avantageuse, il faudrait aussi rechercher s'il ne serait pas bon de faire passer la vapeur dans des tubes scellés dans le mur du fourneau, afin d'élever sa température avant qu'elle n'arrive en contact avec le combustible, absolument comme dans la méthode de Neilson ( suivie actuellement dans toutes les forges de l'Angleterre ) , par laquelle on chauffe l'air pour les 'hautsfourneaux.

SUR UNE FABRICATION MEILLEURE ET PLUS RATIONNELLE DU FER DOUX; EXPLICATION DU PROCÉDÉ USITÉ DANS LES FOURNEAUX DE PUDDLAGE, PAR LA MÉTHODE DE SCHAFHAUTEL.

Par M. ENGELHARDT, Directeur des mines (1)..

Le fer, qui par ses emplois si variés porta les peuples à un point de civilisation parfois si élevé, méritait d'être soumis à un examen plus attentif que celui qui lui a été (1) Traduit par M. rvloyse , élève é 1:École royale des mines. (Journal de chimie pratique de Erdmann , tom. XII, 1837, p. I.)

L'AMÉLIORATION DIJ FER.

527 accordé jusqu'ici. On devait Surtout s'occuper d'une manière plus rationnelle de la production d'un fer 'doux ,de .bonne qualité. Récemment, on a fait connaître quelques moyens de produire de bon fer avec une mauvaise fonte,, soit dans un four à puddler, soit dans des feux d'affinerie ; mais on vit que ces méthodes ne répondaient pas entièrement à leur but. Schafhautel , de Munich, obtint en Angleterre une patente pour une amélioration certaine du pen da nt l'affinage. D'après son rapport, on devait pouvoir retirer de bon fer en affinant la plus mauvaise fonte. Plusieurs

métallurgistes achetèrent ce secret, qui plus tard fut publié , et le mirent en usage dans leurs fourneaux de puddlage. Dans quelques usines, par l'emploi de cette méthode, le fer s'améliora notablement ; mais dans d'autres on n'ob-

tint pas un grand changement. il n'en pouvait pas âre autrement par ce procédé, puisqu'on employait toujours la même quantité de cet agent avec des fontes de diverses qualités; il est dans la nature de la chose qu'il en faille davantage pour les mauvaises que pour les meilleures. Nous allons examiner avec quelques détails la méthode de Schafhautel, et tâcher de reconnaître jusqu'à quel point les matières qu'il emploie peuvent agir sur la masse à affiner, à la température des fourneaux de puddlage nous verrons

se confirmer ce principe, que pour obtenir de bon fer, et en même quantité, avec des fontes de diverses qualités, il faut employer des proportions différentes des matières destinées à accomplir la purification .du métal. On a pris 1 liv. -3, d'oxide noir de manganèse, 3 liv . de sel marin, et 10 onces d'argile à potier ; ces matières, qui doivent être parfaitement sèches et pures , ont été porphyrisées et mélangées

bien intimement. D'autre part, on a fondu dans un fourneau à puddler 3 quintaux -4', de fonte, avec la quantité de laitier ordinaire ; le feu- fut conduit de manière que la flamme, en passant sur le bain, .était transparente et bien pure, et permettait d'apercevoir le métal pen-

dant l'opération. Le mélange précédent, préalablement

échauffé fut porté dans le bain métallique ,. en 12 portions d'une livre, et à un intervalle de 1 à 2 minutes l'une de l'autre, pendant un brassage continuel de la fonte ; on avait façonné une pelle pour cet usage. Le chlorure de sodium et l'argile sont les 'éléments essentiels de l'opération, tandis que le peroxide de manganèse ne sert qu'à soulever la masse liquide de fer, et à présenter