Annales des Mines (1837, série 3, volume 12) [Image 297]

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TRAITEMENT DIRECT DU FER

DANS eARTÉGE.

stance industrielle en améliorant les procédés.

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établit au sein même de l'Ariége ( Ganac), les fers des Landes, d Bretagne et du Berry. Que

Cependant les forêts s'épuisèrent; on dut aller demander les charbons aux départements de

cette leçon puisse lui être profitable.

l'Aude, de la Haute-Garonne et même des Hautes-

Aujourd'hui que-l'on souffre, on s'agite, on

Pyrénées, et par -là grever les frais généraux de fabrication d'un transport énorme (pour quelques usines jusqu'à 27 pour ioo du prix de la matière fabriquée), que la baisse des fers ne permet plus

s'interroge sur les causes de l'état de marasme industriel , c'est notre devoir de les faire connaître; nous désirons que le plus grand nombre soit de notre avis. Nous souffrons tous, parce que nous n'avons pas cherché à améliorer les procédés, et sur-

de supporter aujourd'hui. Dans un tel état de

tout, parce que nous ne nous sommes pas mis en état de faire et de conduire nous-mêmes quelque tentative. Nous sommes écrasés par les frais de

choses, c'est en. vain que les usines iront au-devant des charbons ; c'est en vain que, par le seul instinct

de conservation, on jettera les usines dans les contrées boisées pour assurer l'approvisionnement des forges voisines du minerai , tous ces efforts ne

transport et de fabrication. Quelques efforts ont été tentés, soit pour améliorer la qualité des matières premières, soit pour en diminuer les frais d'arrivage

sont que temporaires; ils ne sont d'ailleurs que partiels, l'envahissement incessant des produits des établissements rivaux en fera bientôt raison. Quelquefois même on a songé au moyen aussi absurde que ridicule de relever le prix des fers en suspendant la fabrication. Mais-, qu'on le sache bien, de 1825 à 1832 on fabriqua annuellement en France 1.466.865 ri. L'Ariége fournissait alors à la consommation 51.000 , soit 2- de la production totale en France. En 1835 la France

à nos forges ( proposition du chemin de Rancié), nous ne les avons que trop mollement secondés... Dans nos vallées nous entassons forge sur forge

sans chercher à nous instruire dans la manière d'en diriger le roulement ; sans nous inquiéter de la possibilité des forêts et de l'avenir des mines ; comme aussi, sans jeter un seul regard sur l'état envahissant des usines rivales et sur les chances que nous pouvons avoir dans la lutte déjà engagée. Et ces usines que nous construisons, parce que nous ne savons faire autrement, nous nous

A

l'Ariége donna à la consommation 55.662, soit de la production. Enfin, en i836, l'A riége ne donna que 53,119 q- ou

de la production française, qui s'éleva à 2.041.194 q"a- . En présence de tels chiffres l'Ariége peut-elle penser sérieusement à exercer une action sensible sur les prix des fers par un chômage de quelques mois ? Elle achèvera de s'écraser; elle a devant elle un exemple bien funeste. Ce fut une suspension de vente, dans un temps où elle produisait du fer fabriqué en France, qui produisit 1.728.408 rt.

entêtons à les mouler sur les anciennes forges qui tombent et meurent à quelques pas de nous. Nous devrions néanmoins songer que ces vieux types de simplicité aujourd'hui sentent le morcellement; que leur roulement, si simple en apparence, est grevé de frais énormes; qu'enfin leur consistance est incomplète , qu'elle ne suffit plus

pour fabriquer des qualités et des formes qui nous permettent d'étendre nos relations corn-

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