Annales des Mines (1837, série 3, volume 12) [Image 179]

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EXAMEN CHIMIQUE ET M1CROSCOPIQTJE

tement pour des coulées différentes d'un même volcan ; il résulte de cette disposition que l'analyse chimique des laves sans faire connaître d'une

manière exacte leur composition, offre toujours

de l'intérêt et qu'elle fournit des indications précieuses qui permettent , dans beaucoup de cas, de distinguer les produits de volcans diffé-

rents. Pour arriver -à des résultats probables il faut

faire des analyses nombreuses, et sur des laves prises en des points différents; c'est la composition

générale qu'il faut étudier, et l'on ne doit pas

rechercher dans l'analyse des roches, des résultats atomiques comme dans celle des minéraux purs. Parmi les produits des volcans, les sables fins

qu'ils rejettent et que l'on désigne géneralement sous le nom de cendres sont les plus intéressants à examiner. L'isolement de chacune de leurs parties permet de faire subir à ces sables' des opérations successives qui offrent l'avantage de fractionner les analyses, et si on les soumet alternativement aux réactions chimiques et à l'examen microscopique , on parvient souvent à séparer la plupart des éléments qui les composent. La comparaison de ces poussières naturelles, avec celles que l'on obtient par la trituration des laves, fait voir en outre, que ces déjections, en apparence de nature si différente des autres produits des volcans, sont cependant presque identiques avec eux ; les cendres présentent même un grand avantage qui tient à la manière dont elles se sont probablement formées. Les grains dont elles se composent sont presque toujours des minéraux distincts, tandis que la poussière produite par la trituration des roches est fréquemment composée de grains présentant la réunion de plu-

DE QUELQUES CENDMES VOLCANIQUES,

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sieurs minéraux de sorte que ces grains sont souvent la représentation sur une très - petite échelle de l'échantillon lui- même. L'isolement des minéraux qui composent les cendres, offre le

moyen de mettre en jeu les pesanteurs spécifiques. On peut séparer assez facilement par ce pro-

cédé certaines substances telles que le pyroxène. Cette disposition particulière des cendres vol-

caniques me f'ait présumer qu'elles sont plutôt le résultat d'une cristallisation confuse , produite sous l'influence d'une vive agitation, comme le salpêtre destiné à la fabrication de la poudre, que le produit de la trituration des laves dans la cheminée des volcans. Leur ensemble n'en représente pas moins la composition générale de la lave.

Cendres rejetées par les volcans de la Guadeloupe. Les volcans de cette île ne sont plus dans un état d'activité complet, mais cependant ils rejettent de temps à autre des cendres en quantité considérable. M. Biot a présenté à l'Académie des sciences, dans sa séance du 3 mai 1837, des cendres rejetées en 1797 et en 1836 ( 3 décembre), ainsi qu'une poussière provenant

d'une alluvion boueuse du même volcan arrivée le 12 février 1837. M. Elie de Beaumont a déjà fait quelques essais sur ces cendres, et moimême je les ai soumises à un premier examen, dont le résultat a été communiqué à l'Académie des sciences dans sa séance du 15 'mai 1337 (i). Ces premiers essais, qui ont consisté dans l'ana-

lyse de la partie de ces sables soluble dans les (1) Compte rendu tle l'Académie des sciences, 1 el' semestre de 1837, page 743.