Annales des Mines (1837, série 3, volume 11) [Image 357]

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tifique , et en même temps populaire. Il faut que les savants y trouvent tracées toutes les divisions et subdixisions

de terrains aux véritables places où elles se montrent au

jour ; mais il faut aussi que ces cartes pniSsent être consultées avec fruit par les fabricants et les industriels de tous

genres, les constructeurs et les architectes, les propriétaires et les agriculteurs, en un mot, par toutes les personnes peu versées dans la géologie. Ce tracé, sur les cartes, des lieux d'exploitation et des indices des substances minérales non exploitées, a un autre avantage. Il contribuera à répandre les connaissances géo-

logiques. Le fabricant, qui recherchera la position des gîtes d'une certaine nature qu'il a intérêt à connaître, ne pourra s'empêcher de remarquer qu'ils se trouvent toujours sur une même bande coloriée, et il apprendra bientôt à connaître le terrain que cette bande représente, et ceux qui l'avoisinent. Il saura donc que c'est dans ce terrain qu'il devra toujours diriger ses recherches de nouveaux

gîtes. Ainsi, par exemple, le maître de forge apprendra promptement dans quels terrains il peut espérer de rencontrer des minerais plus ou moins analogues à ceux qui alimentent son usine. Le potier, le briquetier des départements environnant Paris, voyant que les argiles renommées proviennent toutes d'un dépôt entre le terrain de craie et le terrain tertiaire, n'iront pas exploiter une argile du terrain d'alluvion , s'ils veulent fabriquer des poteries ou des briques réfractaires, Ils apprendront nécessairement à distinguer les terrains qui renferment les bonnes argiles.

C'est dans . cet esprit que l'administration s'est occupée des cartes géologiques départementales, et que bien certainement aussi les conseils généraux de départements ont voulu, par des allocations annuelles , concourir à leur exécution.

Les prescriptions indiquées par les articles 2 et 3 du programme sont donc très-essentielles, et MM. les ingé nieurs ne doivent pas les perdre un instant de vue. Toutefois, clans les lieux où il existe un grand nombre d'exploitations semblables très-rapprochées, comme aussi dans les pays de montagnes, où la roche est souvent à dé couvert sur Une grande étendue, et exploitée çà et là tem-

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porairement, on peut se borner à indiquer sur la carte ces groupes d'exploitations. Les terrains doivent être distingués sur les cartes de Couleurs Cassini, non-seulement par des couleurs, mais aussi par et lettres indicatives des lettres indicatives. Cette précaution, recommandée par des terrains. minutieuse au l'article 1" du programme, peut paraître indispenpremier abord ; elle est cependant tout à fait sable. Lorsqu'on emploie une grande variété de couleurs on est oblige d'adopter des teintes différentes d'une même sorte de couleur principale , et alors il est souvent fort difficile de ne pas les confondre entre elles. Il arrive fréquemment que des parties dont la couleur est la même, paraissent différentes l'une de l'autre, parce que le pinceau s'est trouvé chargé, tantôt plus, tantôt moins ; de même, l'oeil confond souvent entre elles des couleurs qui sont essentiellement différentes, et cette confusion est nécessairement encore augmentée par l'altération que les couleurs éprouvent plus on moins par l'exposition à l'air, et en général par l'usage des cartes. Aussi, presque tous les géo`logues sont-ils d'accord aujourd'hui die ne pas se borner à distinguer les terrains par .des couleurs sur. les cartes géologiques, mais d'y ajouter toujours des lettres indicatives. 'Cette distinction par des lettres est d'autant plus avantageuse , qu'il est facile à celui qui étudie une carte <réolo,ique de retenir la signification que l'autandis que pour les teur a eu l'7interition 'de leur donner, couleurs il est obligé dé recourir fréquemment a la légende. Toutefois, les lettres indicatives ne peuvent pas seules tenir lieu des couleurs , qui sont toujours essentielles pour faire saisir promptement l'étendue et les limites de chaque espèce de terrain. Aux termes des articles 4 et 5 'du programme, MM. les Journaux ingénieurs doivent rendre conipte de leur travail annuel, de tournées. au moyen d'un journal de tournée tenu jour par jour, mis en ordre et rédigé pendant le voyage, de manière a être facilement compris. Un simple carnet de notes prises en voyage, le plus souvent fugitives , isolées ou abregees est trop laconique, et il y règne d'ailleurs une sorte de désordre qu'on. ne peut guère eviter en pareil cas. D'un autre côté., un mémoire renfermant les descriptions des cantons parcourus, soit par ordre de terrains, soit par ordre d'observations faites dans un certain laps de temps,