Annales des Mines (1836, série 3, volume 10) [Image 148]

Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.

291

EMPLOI DE LA TOURBE

AU FOURNEAU A RÉVERBÈRE.

tourbe est d'une très-belle qualité, d'un brun

consiste à dessécher les pains de tourbe dans un four particulier que l'on maintient à une température peu supérieure à loc.°. La fig. i6, P1.IX, représente une coupe verticale de ce four. A est la chambre dans laquelle les tourbes sont desséchées; on y pénètre par la porte P. Le sol de

290

foncé, et ne renferme que très-peu de matières organiques intactes. Elle contient peu de substances terreuses. Les cendres sont formées en grande partie de carbonate de chaux.

La tourbe est enlevée dans les tourbières en morceaux ayant à peu près les dimensions des briques ordinaires. Ces morceaux restent pendant environ six semaines exposés à l'air,avant d'être envoyés à l'Usine. Mille pointes de tourbe coûtent sur la tourbière 5o kreutzers ou if,74, et occasionnent 4,i8 de frais de transport jusqu'à 2 florins

l'usine/ 13o pointes de tourbe, ainsi séchées à l'air, pèsent environ un quintal wiirtembergeois,

ou 43',6; par suite, les mille pointes de tourbe pèsent 335',6 La tourbe , ainsi séchée à l'air, est encore loin

d'être parvenue à un état de dessiccation et de compacité qui la rende propre à produire une haute température. On a cherché à lui donner cet état,, en la soumettant à une compression trèsforte exercée au moyen d'une presse à bras; mais

cette opération qu'il fallait exécuter sur chaque pain en particulier, était très-dispendieuse, et ne remplissait d'ailleurs que très-imparfaitement le but que l'on se proposait. On ne pouvait pas exercer de cette manière une pression assez grande pour qu'elle se propageât jusqu'au centre des pains ; ceux-ci n'abandonnaient que très-peu d'eau, et cette eau entraînait avec elle une vlanLité notable de matière combustible qui la colorait en brun. On a entièrement abandonné cette méthode à Koenigsbrunn , et on lui a substitué un autre procédé qui a parfaitement réussi, et dont on fait actuellement un usage habituel. Ce procédé

cette chambre est formé par une plaque de fonte B, qui est chauffée en dessous par le foyer F.

Le mur C, qui forme le fond de la chambre de .dessiccation A, est percé d'un grand nombre d'ouvertures qui le mettent entièrement 'a jour. Les ouvertures ne commencent qu'à pieds environ du sol ; elles sont pratiquées clans le mur, en écartant les briques d'une quantité égale à la longueur que l'on veut donner aux ouvertures. L'air chauffé provenant du foyer F, après s'être étendu au-dessous de la plaque de fonte 13 , passe dans un tuyau recourbé T placé dans l'espace D

très-près du rpur à jour C. Ce tuyau, après s'être recourbé en haut en syphon , traverse le mur E en 0 et se dégage à l'extérieur. La chambre a de 9 à 12 pieds de haut, 8 pieds de large et 9 pieds de profondeur. Les pains de tourbe ne sont pas placés immédiatement sur la plaque de fonte, parce que la température qu'elle acquiert est trop considérable. On plaçe d'abord sur la plaque des bancs en bois de ï pie.d de hauteur environ ; sur ceux-ci on étend des planches, et par-dessus les planches on jette la

tourbe pêle-mêle. De distance en distance on interpose dans la tourbe des canaux en bois formés par des lattes laissant entre elles des intervalles. Ces canaux donnent plus de porosité à la masse et conduisent raie échauffé à travers toutes les parges.