Annales des Mines (1836, série 3, volume 10) [Image 39]

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ESSAI PRATIQUE

lignes, jusqu'au quart de son épaisseur; on marque chacun des morceaux, formés par les coupes qu'on y a pratiquées, avec un ciseau à froid ou avec un

pointeau. On fait ainsi un nombre de points suffisants pour indiquer le rang des morceaux, puis on met l'acier au feu par ce même bout, en ayant soin de le chauffer sur une égale longueur, de façon à lui faire prendre par le bout la couleur safran, mais en modérant la chaleur vers le bout

qui n'a pas été

forgé.

Si on le plonge dans

l'eau en cet état, il prendra par gradation les différents degrés 'de dureté dont il est susceptible. On le sondera alors soit à la lime , soit avec un burin ; on essaiera, si l'on veut, de le rayer avec une pierre à fusil. Ces moyens d'essai mettront à portée de juger si sa dureté est`Uniforme , s'il est ferreux ou sain ,.,selon qu'on trouvera ou qu'on ne trouvera point de parties limables ou susceptibles d'être entamées par le burin.

Cinquième question : Si les grains de l'acier semblent:CriStailisés ou, lamelleux. Après avoir reconnu à quel point l'acier à essayer présente le plus de dureté, on le prendra dans un étau, de manière à ne laisser passer dessus des mors qu'un des morceaux formés par les coupes qu'on y a pratiquées; on cassera ce morceau d'un coup de marteau, ainsi que les autres; puis on les rangera debout devant soi et par ordre de numéro, le grain de l'acier en l'air; leurs cassures présenteront une suite de grains plus ou moins variés ; ces grains seront plus ou moins gros, selon le plus ou moins de chaleur que

l'acier aura.-reçu et selon sa nature ; ils seront

SUR L'DMPLOT DE L'ACIDE.

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d'autant plus gros que l'acier aura été trempé plus chaud; comme aussi ils seront d'autant plus gros

que l'acier sera plus fin, si la température de la trempe est celle qui convient à l'acier commun. Le grain de l'acier, au contraire, sera d'autant plus fin, que l'acier sera meilleur si le degrede chaleur a été moins élevé : car plus l'acier est lin, moins il exige de chaleur.

Le moyen que nous venons d'indiquer peut servir pour tous les aciers indistinctement ; mais le suivant convient ..snrtout aux aciers ;stiscepti-+ hies de se laisser souder facilement : c'est à l'immortel Réaumur que nous en sommes redeva-

bles. Il consiste à souder le bout d'une barre d'acier sur une de fer de pareille largeur et

moitié moins épaisse ; ces deux barres étant soudées par le bout l'une sur l'autre, dans une. longueur de 5 à 6 pouces, on fend le fer par le milieu- de sa largeur , dans toute la longueur qui a été soudée, et dans toute son épaisseur jusqu'à

l'acier; on chauffe ensuite cette nouvelle barre pour la tremper. Après l'avoir trempée, on la .fait sécher sur le feu, on la pose ensuite sur l'enclume, un des côtés du fer appuyé sur un autre barreau. de fer, pour qu'elle porte à faux, et on frappe dans le milieu de sa largeur pour rompre l'acier sur sa

longueur; ou bien on engage la nouvelle barre dans les mors d'un étau, de façon que la coupe soit à fleur de l'étau : on frappe par côté la partie qui déborde l'étau, et on casse l'acier sur sa longueur- on voit alors d'un coup d'il tous les ordres de grain que cet acier présenté. On aura, par ce simple moyen, le triple avantage, 1° de reconnaître si_ cet acier se..soude bien; 2° d'ap-

précier sa dureté; 3° de comparer facilement sou