Annales des Mines (1836, série 3, volume 9) [Image 306]

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liECHERCUES

Lago ne s'élève moyennement, par l'effet .des matières qui y tombent, que d'environ un millimètre par an. Les savantes recherches auxquelles M. Girard , membre de l'Académie des sciences, s'est livré pendant l'expédition d'Egypte , ont prouvé que le sol de la vallée du Sil s'élève moyennement, par l'effet du dépôt annuel des crues du fleuve ,de Im,26o en mille ans, ou de Jmm,26 par an. Ainsi le ]Nil travaille plus efficacement à ensevelir sous ses alluvions les monuments de Thèbes et de Memphis, que l'Etna à ensevelir sous ses déjections la Torre-del-Filosofo

L'importance dont un pareil fait peut être

pour l'histoire de l'Etna a déjà été entrevue par le celèbre Brydone, qui, dans une lettre écrite à Faujas , le 29 niai 1770 s'exprimait de la ma-

nière suivante (Voyez histoire naturelle des volcans , par Faujas , p. 61) : « ...Nous arrivâmes avant le crépuscule auprès « des ruines d'un ancien bâtiment, appeled Torre del Filosolo. Quelques auteurs supposent qu'il fut érigé 'par Empédocle, qui y choisit son habitation, pour mieux étudier la nature du mont Etna ;

d'autres pensent que ce sont les ruines .» d'un temple de Vulcain, qui, comme chacun sait, avait dans cette montagne son atelier.)) P. 64..« En examinant la Tour du Philosophe, » nous vîmes avec surprise que les ruines de cet édifice ont resté pendant tant de siècles découvertes, presque au sommet de l'Etna, tandis que les laves ont enterré à plusieurs reprises, et en beaucoup moins de temps,des milliers d'endroits qui en sont fort éloignés ; ce qui prouve qu'il y aeu peu d'éruptions à cette hauteur... »

SUR LE MONT ETNA.

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Les derniers mots de la remarque de Brydone ne sont pas entièrement exacts ; car il il n'y a que bien peu d'éruptions dans lesquelles le grand cra-

tère reste inactif. Le fait dont il avait déjà été

frappé prouve seulement qu'une très-fitible portion des produits des éruptions se fixe sur les parties élevées de la montagne. Quelque opposé que ce fait soit en lui-même à l'idée qu'on se fait généralement de l'origine des montagnes volcaniques, il est cependant parfaitement d'accord avec ce qu'on sait de la manière dont les produits des éruptions qui ont été observées, se sont répartis sur la surface du massif de l'E tn a .

Pour répéter le moins possible des descriptions si souvent publiées, je citerai d'abord ce qui est arrivé

dans les deux dernières, qui ont eu lieu en 1832 et en 1833. Les circonstances que m'ont présentées les traces encore récentes de ces éruptions, vont nie conduire à prendre en considération deux genres de phénomènes dont je n'ai pas encore parlé. L'éruption du mois de mars 1833 n'a produit qu'un petit courant de lave, qui s'est déversé pardessus le bord le moins élevé du grand cratère, et que j'ai déjà décrit. L'éruption du mois de novembre 1832 a été beaucoup plus considérable ; elle a présenté les circonstances ordinaires des grandes éruptions. D'après le récit dé mes guides, elle dura en tout 22 jours. Elle commença par des secousses, qui donnèrent naissance à la crevasse légèrement tortueuse qu'on voit courir aujourd'hui, depuis les .

flancs du cône supérieur, jusqu'au-delà de la