Annales des Mines (1836, série 3, volume 9) [Image 272]

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ANALYSES

vés jusqu'à ce jour. Chauffé à 150 P., il perd un tiers de son poids et donne un culot d'antimoniure

de cuivre, surmonté d'une masse très-peu anti-, moniale. L'acide muriatique concentré et bouil; lant l'attaque avec dégagement d'hydrogène suiforé, mais on ne peut pas par ce moyen séparer la totalité du sulfure d'antimoine du sulfure de cuivre. Un essai par voie sèche y a fait reconnaître la présence de 0,007 d'argent. Pour en faire l'analyse on l'a chauffé au creuset d'argent avec 2 parties de nitre et 5 parties de carbonate de potasse parfaitement pur : la réaction a eu lieu très-tranquillement. On a chauffé jusqu'à fusion, on a laissé refroidir, et on a délayé la masse dans une grande quantité d'eau froide ;

le résidu a été traité par l'acide nitrique, qui a dissout tout le cuivre et tout le zinc , la partie

insoluble, de couleur blonde, ne consistait qu'en acide antimonieux mélangé de silice, provenant du quartz échappé au lavage, et d'une petite quantité de peroxide de fer. La liqueur alcaline, résultant du lavage de la matière fondue, contenait tout le soufre à l'état d'acide sulfurique, tout l'arsenic à l'état d'acide arsénique, et une quantité très-notable d'antimoine à l'état d'acide antimonique. On l'a sursaturée d'acide nitrique, ce qui ne l'a pas troublée ; on en a précipité l'acide sulfurique par un sel de baryte, et après cela l'arsenic et l'antimoine, en y faisant passer un courant d'hydro-

gène sulfuré, et on a enfin séparé ces deux corps l'un de l'autre , en employant l'action alternative de l'ammoniaque et de l'acide muriatique sur leurs sulfures, etc. Le résultat moyen de plusieurs analyses a été

DE SUBSTANCES MINÉRALES.

cuivre Argent. Zinc

Fer

Antimoine. Arsenic Soufre Quartz

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0,343 prenant soufre 0,086 . 0,007 o,00 0,063 0,032 i ___. -0,017 0,010 0,250 0,015 0,124'), 0,01.0 0,253 o,o32

_

0,980

0,263

On voit que la proportion de soufre calculée en supposant 1 antimoine et l'arsenic à l'état de sulfures S"li) et 'Â's, excède 'd de o,oi la proportion trouvée par l'analyse; mais,_ d'un autre côté, il n'est cependant pas possible d'admettre que ces métaux sont à l'état de protosulfures ; car alors la proportion de soufre calculée serait inférieure de 0,02 à -

celle que donne l'analyse. Il paraît d'après cela

que le cuivre gris de Corbières contient une espèce

nouvelle, dont la formule est 4 ( C, Z, F) S + (Sb,As)S4; mais que ce minéral est en même temps mélangé d'une certaine quantité de cuivre gris

ordinaire constitué selon la formule donnée par M. H. Rose.

Il est à remarquer que l'analyse du cuivre gris de Gersdorf a donné à M. H. Rose 0,oi i de soufre de plus que ne le comporte sa formule ( Traité des

essais, t. 2, p. 439), et qu'en supposant l'antimoine à l'état de sulfure S, on ne trouverait que o,o i de soufre de trop. Il serait intéressant de sa-

voir quelle est la couleur de la poussière de ce minéral.