Annales des Mines (1835, série 3, volume 8) [Image 270]

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NOTICE 532 23 kilomètres : le chemin l'Ut construit sous sa di-

rection pendant les années suivantes, et livré au public en août 1827. Dans cette opération, M. Beaunier avait à lutter contre les obstacles que présente toujours la création d'une industrie nouvelle, et à se préserver des mécomptes, des fautes que l'inexpérience fait presque toujours commettre dans la pratique. Le peu de longueur totale de son chemin, et la quotité connue et modérée du tonnage , qu'il ne pouvait pas espérer de voir dépasser tant que les canaux latéraux à la Loire ne seraient pas achevés, ne permettant pas de compter sur des bénéfices prochains considérables, commandaient l'économie dans les constructions. De cette circonstance,

et de la configuration étroite et sinueuse de la vallée du Furens, que le chemin de fer devait suivre, résultait par exemple l'impossibilité d'un tracé avec des courbes à très grands rayons, telles que celles qui ont été construites plus tard sur d'autres voies du même genre. M. Beaunier dut aussi employerla fonte, comme matière première de ses rails, et non le fer malléable, qu'on a plus généralement employé depuis 1827, et le renchérissement considérable ( de 35 fr. à 5o fr. ) que la fonte éprouva en 1825 et 1826, accrut, dans une proportion notable et tout-à-fait inattendue, les dépenses premières de son entreprise. Enfin cette entreprise ne put être complétée ainsi qu'il l'avait conçue la continuation du chemin de fer; de Saint-Etienne au Rhône, fut concédée à une autre

compagnie; une troisième compagnie obtint le prolongement de la ligne du côté opposé, c'està-dire en descendant la Loire d'Andrezieux à Roanne , prolongement à l'étude duquel

NÉCROLOGIQUE.

533.

M. Beaunier avait consacré beaucoup de temps et de soins ; et le chemin de fer de Saint-Etienne à Andrezieux est resté isolé, avec le désavantage

résultant de ce qu'il est placé entre deux chemins de même nature , beaucoup plus longs, pour lesquels, par conséquent, les frais annuels d'administration doivent être une fraction d'autant plus faible du montant de l'intérêt du capital engagé. De plus, les perfectionnemens apportés à la navigation des canaux du nord de la France, ont amené les houilles belges à Paris,

meilleur marché et en plus grande abondance, au momentrneme oùa commencé la viabilité du chemin de fer d eSaint-Étienne à la Loire, ce quia enlevé

à ce chemin .une partie des produits qu'il semblait devoir offrir. Et pourtant, l'entreprise a heureusement résisté aux secousses qui depuis six ans ont ébranlé ou anéanti tant de spéculations industrielles plus brillantes, et la prospérité de son ave-

nir parait assurée

.,

ainsi que l'accomplissement

des prévisions de M. Beau nier, bien secondé .dans

sa gestion, il faut en convenir, par la sagesse et par l'entière confiance de l'administration de sa.. compagnie.

C'est en menant ainsi de front trois ou quatre: genres de travaux différens , dont chacun aurait paru pouvoir suffire à une vie active, que M. Beaunier a passé douze années à St-Etienne. En 1822, étant encore ingénieur en chef du département de la Loire, il fut chargé de faire une tournée d'inspecteur divisionnaire, dans les départemens de l'Auvergne, du Dauphiné et de la Provence. Le compte qu'il a rendu de cette inspection, est surtout remarquable par des cartes géographiques départementales qui y sont annexées, et sur les.,