Annales des Mines (1835, série 3, volume 8) [Image 86]

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Caractères du calcaire siliceux.

TERRAIN SILICEUX

toute cette vaste étendue, le calcaire est caractérisé par la présence d'une assez grande quantité de silice, circonstance que M. Brongniart a l'appelée en le désignant sous le nom de calcaire siliceux. La silice y existe dans des proportions et à des états

variés. Tantôt elle est disséminée dans la masse même du calcaire, et lui communique alors des propriétés hydrauliques très prononcées. Tantôt elle est réunie sous forme de rognons ou de masses plus ou moins considérables ; ces silex ne rempla-

cent point des corps organisés , comme cela est habituel dans la craie ; ils sont dus à des concrétions siliceuses qui sont probablement contemporaines du calcaire. La séparation de ces deux substances s'est opérée au fur et à mesure que les eaux, qui contenaient la dissolution, ont déposé la for-

mation qui nous occupe. Il est résulté de cette circonstance que la silice et la chaux carbonatée ont dû se mélanger dans toutes les proportions, nussi voit-on constamment le calcaire et les silex passer de Fun à l'autre par des dégradations insensibles; les cavités de la première de ces roches sont souvent même tapissées de parties siliceuses ma-

melonnées, qui possèdent assez fréquemment la

structure uniforme des agates. Le calcaire de Champigny, regardé comme type du calcaire siliceux , présente cette disposition d'une manière très

prononcée. Dans quelques localités là silice est très dominante, le calcaire siliceux devient alors un silex carié, lequel, étudié isolément, ne rappelle en aucune manière la formation calcaire auquel n'appartient; il est au contraire entièrement semblable par ses caractères- extérieurs aux 'blocs - siliceux qui recouvrent les sommités de Meudén et des bois de Montmorency. Mais l'âge

DE LA BRIE,

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de ces deux roches, si analogues minéralogiquement , est fort éloigné ; la dernière constitue l'assise supérieure des terrains tertiaires du bassin de Paris, tandis que les meulières du calcaire siliceux sont recouvertes parle grès marin supérieur, et appartiennent par suite à l'étage inférieur de ces terrains, dont elles forment l'assise la plus moderne. Malgré cette différence essentielle, on a regardé jusqu'ici toutes les meulières comme appartenant à la même assise : il est vrai que la position superficielle des meulières de La Ferté et de Montmirail rendait cette assimilation naturelle : ce sont ces circonstances qui ont engagé les célèbres auteurs de la Geographie minéralogique des environs de Paris à les décrire comme contemporaines, en les distinguant seulement par les noms de meuhères sans coquilles et de meulières coquillières. L'absence de la pierre à plâtre dans la presque totalité du pays recouvert par le calcaire siliceux, a rendu la position de ce. 'calcaire incertaine; son analogie avec les marnes d'eau douce qui existent à Saint-Ouen à la séparation du calcaire grossier et ditgypse, font fait regarder comme inférieur à cette dernière assise qui for-me aux environs de Paris un horizon géologique si prononcé; il en résulte que les places que l'on a assignées au calcaire

Siliceux et aux meulières de Laferté dans l'échelle

des terrains de Paris sont fort éloignées, et que ni l'une ni l'autre de ces deux roches ne sont dans leur position réelle. Des observations -nombreuses m'ont prouvé que le calcaire siliceux et la pierre meulière ne sont que des manières d'être diffé-

rentes d'une même formation .supérieure à la

pierre à piètre, et inférieure au grès de Fontainebleau. Le calcaire silieeui est par conséquent une