Annales des Mines (1834, série 3, volume 6) [Image 209]

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SYPHON EN uns 414 mencèrent à s'écouler avec rapidité, donnant for-

tement à craindre pour la chaussée, dont la destruction eût entraîné des pertes irréparables. Un éboulement, qui partant de sa base vint se manifester au jour , rendit le péril plus éminent, et

d'un moment à l'autre la niasse d'eau retenue par une barrière affaiblie, sollicitée par une pres-

sion de ï o mètres de hauteur, pouvait, en la

renversant, se répandre d'un seul jet sur les terres environnantes et les ravager entièrement. Les moyens les plus efficaces furent, dès le premier indice du mal, employés sur-le champ , pour prévenir d'aussi graves accidens. En même temps que l'on consolidait la chaussée par un boisage convenable, on remplissait de terre et de fascines éboulement qui s'était montré jusqu'au jour, et l'on jetait en avant, dans l'endroit même où l'eau s'était ouvert un passage, une grande quantité de terre,

de paille, de mottes, etc. De cette façon , après beaucoup de peine et de dépenses, on parvint à fer-

mer toutes les issues; l'eau ne coulait plus, mais elle pouvait se frayer un nouveau chemin ou rouvrir celui qu'on venait de boucher. Toutes ces mesures reculaient le danger sans le faire disparaître ; aussi fut-il résolu que l'on construirait un syphon destiné à vider complétement l'étang ; on avait alors sous la main des tuyaux de fonte de orn.,38 de diamètre intérieur ; en moins de cinq jours ils furent transportés sur place et le syphon complétement achevé ; ses dispositions principales furent les mêmes que ci-dessus, et sa longueur d'environ 35 mètres. Dans la précipitation avec

laquelle on fut forcé d'agir, la branche ascendante ne put, dès l'abord, être enfoncée très profondément sous l'eau ( la forme de la chaussée

DE GRANDES DIMENSIONS.

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s'y opposait); il fallait tous les deux ou trois jours, à mesure que l'orifice venait à se découvrir, pro-

longer cette branche d'un bout de tuyau, qui ne pouvait être long lui-même, vu la difficulté de le placer ; cette circonstance empêcha toute remarque concernant la marche du syphon ; toutefois on peut dire qu'elle fut régulière, n'éprouvant jamais aucun dérangement jusqu'à ce que l'écoulement s'arrêtât de lui-même, la branche descendante n'étant plus assez longue.L'étang fut promptement vidé sans le moindre accident. Je ne m'arrêterai pas à faire ressortir les nombreux avantages des syphons en fonte sur ceux en bois ; ces derniers obtiendront une préférence forcée dans tous les cas d'urgence, car nous avons

vu avec quelle économie et quelle célérité ils peuvent être instalés ; je le répète, un délai de huit jours est suffisant pour percer, monter, assembler et construire un syphon de toute grosseur et long de 4o mètres. Explication de la planche IX. Fig. i. Projection veriicale du syphon sur une coupe

faite suivant l'axe du vallon de l'étang La ligne MN indique le fond du vallon PQ la hauteur de vase accumulée sur le fond de l'étang ; BC le sommet de la chaussée XY le canal fournissant de l'eau aux machines ;

abcd , le syphon ef, , la pompe destinée à faire le vide

ts ,le bassin dans lequel plonge l'extrémité du tuyau descendant.

Fig. 2. Coupe de l'étang, en avant de la chaussée, par un plan perpendiculaire à l'axe du vallon. AABB indiquent la partie en maçonnerie; AA X'Y' le profil du môle qui sert de base àla chaussée.