Annales des Mines (1834, série 3, volume 6) [Image 203]

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DE GRANDES DIMENSIONS.

SYPHON EN BOIS

que des coups de mine répétés n'ébranlassent et ne finissent par renverser le boisage soutenant les terres voisines du ,rocher à traverser. En temps or-

dinaire ces inconvéniens sont légers, le mineur sait vaincre de semblables difficultés; mais il y avait une telle, urgence d'agir avec prompti-

tude et célérité, que toutes ces causes de retard concouraient à faire repousser le premier moyen. A ces motifs bien puissans, s'enjoignaient

d'autres plus puissans encore; je veux paàer des dangers à courir au moment où la galerie, s'ap-

prochant du mur de revêtement intérieur, aurait été sur le point de percer dans l'étang. L'eau, s'élançant alors de toute part, aurait entraîné les terres et autres obstacles, et, se répandant sur les prairies contiguës, les aurait ravinées en tous sens, exerçant ainsi ses ravages jusqu'à ce qu'elle se fût jetée dans la rivière; les pertes et dommages occasionés par un pareil accident eussent été considérables. Cette inondation désastreuse, imminente, pouvait s'éviter seulement dans le cas où il eût été possible de construire un batardeau en avant du point du percement, batardeau qui eût empêché toute communication de ce point avec la masse d'eau qu'il en aurait isolé, surtout si à cette première précaution on eût joint celle de pousser en avant, pendant le percement, un tuyau qui dès son entrée dans l'étang aurait réglé l'écoulement. Quant à la construction du batardeau, quoiqu'elle ne fût pas impossible, elle était pour le moment impraticable; en effet, dans l'emplacement qu'il aurait occupé se trouvait une hauteur de vase de 1",90 , surmontée de 2m,8o d'eau ; comment, à cotte profondeur,. dans un sol inconnu où l'on

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soupçonnait d'énormes blocs de rocher, enfoncer les pieux destinés à retenir les fascines et terres nécessaires à la confection du batardeau ? Que de temps demandait une semblable opération

douteuse quant au succès? Je le répète, la célérité d'exécution était un point capital, auquel étaient subordonnées toutes les autres considérations : je renonçai donc au projet de percer une

galerie, et j'en vins à examiner celui qui avait pour but l'établissement d'un syphon. Dans ce projet tout semblait concourir à assurer le succès : facilité dans la pose, certitude

de régler à volonté l'écoulement, économie, et par - dessus tout célérité; puis, l'étang une fois vide, rien n'empêchait de percer la galerie ci-dessus, ou, si la saison était trop avancée, de construire sur le sol asséché un batardeau qui, submergé pendant l'hiver seulement, aurait per-

mis d'attaquer et de continuer sans danger le futur aquéduc de décharge. Le syphon satisfaisait donc à toutes les conditions demandées; cependant il n'était pas à l'abri de tout reproche, et présentait quelques inconvéniens que la discussion mettra dans tout leur jour.

Détails de construction du syplion. Des expériences préliminaires m'avaient appris qu'avec une dépense de 9 à i o mèt. cubes d'eau par minute, je pouvais, à l'époque dont il s'agit, maintenir non-seulement stationnaire, niais encore sensiblement abaisser le niveau des eaux intérieures; le canal XY en fournissait environ 5 mèt.

cubes : restait pareille quantité à tirer du fond de l'étang.

Avantages du sypbon.