Annales des Mines (1834, série 3, volume 6) [Image 95]

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CIME NT ASPHALTIQUE

chaux, de manière à empêcher les gerçures aux, cruelles l'exposent les alternatives de chaud et de f roid.

On a reconnu également qu'on pouvait très uti-

lement incorporer un dixième, un huitième et jusqu'à un cinquième de gravier dans une masse de mastic destiné à faire le pavé des corridors et lieux très passagers; on en obtient une mosaïque qui a de l'analogie avec les mosaïques italiennes, mais qui a sur elles une grande supériorité sous c'est en effet un planle rapport de la cher toujours secsalubrité' et chaud. Un des grands obstacles que présentait jadis l'application du mastic, consistait dans le bouillonnement qui l'accompagnait presque toujours, quelque soin qu'on eût dé sécher préalablement les surfaces sur lesquelles on devait le répandre ce bouillonnement boursoulllait la croûte, lui ôtait son homogénéité et la disposait aux gerçures. On l'évite maintenant par un procédé très simple qui consiste à recouvrir les surfaces d'une toile grossière; il paraît que l'air ou l'humidité en vapeur d'où provenait le bouillonnement s'échappent alors en suivant les fils de la toile. Cette dernière a, d'ailleurs, le grand avantage de relier la masse de mastic et d'en faire une seule pièce qui, en hiver, au lieu de se gercer et de se fendre par les retraits dus au froid, se contracte et se resserre sur elle-même aux dépens des bords, en raison de la facilité que lui donne la toile de glisser sur la surface qu'elle recouvre. Le sable produit à peu près le même effet que la toile, mais les deux moyens réunis donnent encore un meilleur résultat. Le propriétaire de l'établissement regrette beau-

DE PYRIMONT.

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coup de ne pouvoir, en raison de l'insuffisance actuelle de ses moulins et artifices, porter sa fabrication plus haut; les débouchés ne lui manqueraient pas, même avec une production de 4 ou 5,000 quintaux métriques, c'est-à-dire double de la production actuelle. Les perfectionne_ mensapportés dans l'emploi du mastic paraissent en effet devoir en répandre de plus en plus l'usage; il est certain qu'on ne saurait voir les trottoirs du pont Morand à Lyon sans être charmé de la manière dont il s'y comporte, et dont il résiste à une immense circulation et à toutes les intempéries; on le voit aussi employé avec beaucoup d'art et sous un grand nombre de formes dans la belle habitation que vient de se construire à Py-

rimont M. de Sassenay. On ne l'a pas, à beaucoup près, appliqué aussi bien dans les terrasses de quelques maisons anciennement contruites à Lyon. On a négligé, à ce qu'il m'a paru, le semis de petits graviers à la surface, l'une des circonstances les plus essentielles à la réussite. Des commandes considérables ont été données pour les forts de Vincennes et autres, où l'on em-

ploie le mastic pour recouvrir les casemates, et dans l'intérieur de ces ouvrages pourrecouvrir le soi. et faire le pavé des magasins et des corridors. Il est à croire qu'on va l'employer à Genève aux mêmes

usages; les mortiers, quelque soin qu'on mette dans leur fabrication, ne pouvant à beaucoup près procurer un isolement aussi complet de l'humidité. Se dois à l'obligeance de M. Chalon , directeur de l'établissement, la connaissance d'une partie des. détails que contient cette notice.